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François Vernet


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En forme sans doute de dédicace à François Vernet, Jacques Sommet dans son récit “ La condition inhumaine” cite ce jeune poète :

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“ Le nom d’un mort est mon armure, Un noeud secret le lie à moi.”


 

Selon certaines sources, François Vernet serait né en 1921, à Toulouse. Normalien, écrivain, il aurait fait partie d’un réseau appartenant aux Mouvements Unis de résistance, où il aurait été chargé de la fabrication des faux papiers. Incarcéré à Fresnes, il était déporté en août 1944 pour Dachau, où il serait décédé du typhus. Voici un de ses poèmes :

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"Notre courage n'est pas brisé"

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Notre courage n’est pas brisé, La vie est magnifique. On entend déjà au loin la victoire Qui triomphera de tout ce qui est mauvais

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Refrain : Regarde le monde, il refleurit déjà, Comme chaque année, chaque mois de mai, Juifs et Hommes sont des frères, Le monde finira par se libérer.

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À la maison, nos femmes et nos enfants Veulent tellement nous revoir. Notre courage réalisera des prodiges Et le miracle finira par arriver.

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Regarde le monde... Elle a déjà trop duré cette histoire De haine entre chrétiens et juifs, Voici venir des temps inattendus, Dehors les champs fleurissent pour tous.

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Regarde le monde... Plus haut, bien au-dessus des baraquements, Que s’élève notre chant, Les champs sont labourés pour tous, Et le bleu refleurit pour tous.

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Regarde le monde...

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Poème qui nous paraît faire écho à cette supplique par laquelle Jacques Sommet conclut, en 1945, son témoignage:

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“Puissions- nous garder devant les yeux ce regard de leur dernière heure, ou, s’il le faut, le triste spectacle de leurs cadavres, pour nous rappeler leur leçon ! Non, il ne peut plus être permis, sous peine de les tuer encore en nous, d’utiliser les hommes pour une seule fin temporelle. Non, il n’est plus permis, sous peine de les mépriser par l’oubli, de rester inactif quand le respect de la personne est menacé.”

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