Intervention de M. Jean-Claude Mathis

né en 1939, député UMP de l’Aude .

La célébration annuelle d’une journée nationale de la Résistance est non seulement un devoir de mémoire et de transmission pour notre pays, mais aussi un souhait des associations de résistants et d’anciens combattants.

Alors que seuls vingt et un des 1 036 compagnons de la Libération sont encore en vie, il n’est que temps de rendre ainsi hommage à la fois aux derniers résistants en vie et à l’acte de résistance qu’ils ont accompli pendant la Seconde Guerre mondiale.....Concrètement, la date du 27 mai ne sera ni fériée, ni chômée – cela a été rappelé à plusieurs reprises.

J’en suis heureux car, si cette proposition recueille une approbation quasi-unanime, je suis convaincu que nous ne devons pas pour autant alourdir – quitte à l’affaiblir – le calendrier commémoratif, qui a connu ces dernières années, chacun le sait, une multiplication des journées d’hommage ou de mémoire. Ainsi, notre calendrier compte déjà, outre le 27 mai, treize journées officielles.

Sept nouvelles commémorations ont été instaurées depuis 1999 ; la dernière, la journée du 19 mars issue de la loi du 6 décembre 2012, s’ajoute à celle du 5 décembre, journée nationale d’hommage aux morts de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie.

 

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Intervention de M. Christophe Léonard

né en 1971, député socialiste des Ardennes

Dans une époque où la souveraineté des citoyens européens est chaque jour bafouée par celles et ceux qui ont mené le monde à la plus grande crise financière depuis les années trente, dans une pulsion irresponsable de recherche effrénée du profit maximum, renforcée par un sentiment d’impunité de classe, non, le mépris du peuple à qui on fait payer la note sous le vocable technocratique « des nécessaires réformes structurelles » n’est pas la bonne réponse.

Au contraire, à l’heure d’une mondialisation non contrôlée, sans humanité ni éthique, oui, nous avons le devoir de faire honneur au souvenir du Conseil national de la Résistance et transmettre intact à nos enfants l’héritage de la France combattante du général De Gaulle.Oui, la résistance aux attaques ultra-libérales contre les valeurs de la République doit être notre nouvelle frontière. À cet égard, le programme du CNR demeure malheureusement d’une dramatique actualité. Qu’en est-il en effet de l’indépendance de la presse à l’égard des puissances d’argent prônée par le CNR quand l’information des citoyens est contrainte par la publicité et que nombre de médias sont aux mains de grands groupes industriels ?

Qu’en est-il de l’inviolabilité du domicile et du secret de la correspondance lorsqu’à l’heure du numérique nous sommes espionnés de toutes parts ? Sur le plan économique, qu’en est-il du programme du CNR pour l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie alors que les États sont dorénavant à la merci des agences de notations, pompiers pyromanes à la solde des fonds de pensions et des « fonds alternatifs », n’hésitant plus à poser des ultimatums aux États ?

Sur le plan social, qu’en est-il du programme du CNR pour l’instauration d’une sécurité sociale, d’une retraite par répartition, d’un niveau de salaire qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, d’un véritable droit du travail, d’un syndicalisme indépendant doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale quand la Commission européenne, obéissant aux injonctions des marchés et avec la complicité active de celles et ceux qui croient être les propriétaires de nos vies, s’évertue à démanteler avec application et pugnacité notre modèle social?

C’est pourquoi, au-delà de la nécessaire commémoration, inscrivons-nous dans la modernité du message du CNR pour y puiser la force du redressement dans la justice, la vérité du nouveau modèle français, l’inspiration d’une France à l’avant-garde humaniste du monde.

 

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Intervention de M. Joaquim Pueyo

né en 1950, député socialiste de l’Orne, inscrit sur l’article 3

Il faut rappeler aux jeunes que d’autres jeunes de seize, dix-sept, dix-huit, vingt ou vingt et un ans se sont engagés au risque de perdre leur vie. Je voudrais vous lire une lettre que j’ai retrouvée par hasard dans le cadre d’une ancienne profession.

" Prison allemande de Fresnes, le 20 mai 1944.

Chers parents, j’ai une triste nouvelle à vous annoncer. J’espère que vous serez forts comme je le suis moi-même. Je vous ai caché jusqu’à maintenant que je faisais partie des Francs-tireurs patriotes.

Vu cela, j’ai été condamné au poteau d’exécution et mon recours en grâce ayant été rejeté, l’exécution aura lieu ce matin à onze heures. Surtout, chers parents, je vous recommande d’être forts et de ne pas vous rendre malade pour moi."

Je crois n’avoir accompli que mon devoir et j’espère que vous me pardonnerez de vous avoir caché cela. Enfin, quand vous recevrez cette lettre, tout sera fini pour moi. »
C’est une petite-cousine qui voulait retrouver la trace de son petit-cousin, qu’elle ne connaissait pas, car il n’y a plus de famille. Il est bon de rappeler à la jeunesse, par ces exemples, que des jeunes se sont engagés au péril de leur vie pour défendre des valeurs républicaines.

 

 

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Intervention de Mme Marianne Dubois

née en 1957, députée UMP du Loiret ,

....Il est des sujets qui méritent un consensus. La présente proposition de loi, visant à instituer une journée nationale de la Résistance, est de ceux-là. Adoptée au Sénat par 346 voix contre deux, elle concrétise des initiatives diverses et anciennes. Rappelons en particulier la proposition de loi de M. Philippe Séguin, en 1979. La commission de la défense a également adopté, sans aucune modification et à l’unanimité, les trois articles proposés......

Cette proposition de loi se veut pédagogique, comme l’a très justement rappelé Mme la rapporteure. Il nous faut en effet renforcer les liens entre les Français – en particulier les jeunes Français – et l’histoire. Associer les jeunes à cette journée est indispensable.....

il convient que les commémorations redeviennent attractives, qu’elles s’inscrivent dans une démarche pédagogique afin de rompre avec la loi du nombre et la désaffection qui s’y greffe parfois.

 


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