Qui sont ces fusillés de la Maltière

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Pierre Chevalier, Jacques Féret et Jean Kerangouarec fusillés à la Maltière le 30 juin 1944
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De réfractaires au S.T.O

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Courant 1943, trois réfractaires au S.T.O, François Pocreau, Pierre Chevalier et Jacques Féret, neveu de Madame Sigot, étaient cachés par celle-ci et son époux, le Docteur Sigot, dans leur propriété sise à la pointe Saint-Nicolas en Arzon. Le Docteur Sigot avait été sollicité en juin 1943 par un officier mécanicien parachuté d'Angleterre pour le Bureau des Opération Aériennes du Morbihan pour aider à des opérations de parachutage.

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Il était également entré en contact avec le commandant Guillaudot, membre de la mission « Cockle» confiée à Guy Lenfant alias Le Breton, alias “ La panthère noire”, agent du Bureau Central de Renseignements et d’Action. Ainsi le Docteur Sigot intégrait-il l'état-major départemental de « La France combattante ». Au cours du mois de septembre 1943, le lieutenant « Morvan », instructeur parachuté en septembre 1943, accueilli dans la propriété d’Arzon, initier au maniement des armes nouvelles les jeunes réfractaires et d’autres jeunes résistants de la presqu'île de Rhuys.

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Parallèlement, le Docteur Sigot était chargé, comme membre de l’Armée secrète ( A.S), de discuter avec les responsables des F.T.P, Emile Le Carrer, alias « Max » et Maurice Devillers, alias « Michel », pour déterminer comment intégrer leurs groupes de combat au sein des Forces Françaises de l’Intérieur. A l’issue des réunions tenues en décembre 1943, les responsables F.T.P acceptaient de n’occuper que deux sièges à l'état-major départemental des F.F.I., postes qui étaient confiés tout d’abord à Jean Kesler alias « Jim», en tant que chef du 3e bureau et Maurice Devillers alias « Michel » son adjoint.

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A combattants dans les F.T.P

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Ce serait vraisemblablement à l’occasion de ces “réunions” que les trois jeunes gens réfugiés chez le Docteur Sigot, entraient en contact avec des responsables F.T.P et intégraient un groupe de combat, sans doute dans la région de Réguiny, sans renoncer toutefois à venir se “ replier” après les actions dans la propriété d’Arzon. En cette fin 1943, les F.T.P. apparaissaient en effet, comme l'organisation résistante la mieux en mesure de mener quotidiennement une lutte ouverte contre l' occupant allemand. De plus, leurs relations avec le Docteur Sigot, membre de l'Armée secrète leur permettait d'espérer qu’ils accéderaient plus facilement à des répartitions d'armes.

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En effet, à la mi-mars 1944, le C.M.R du Morbihan obtenait enfin des armes parachutées qui étaient récupérées à Gouarec(Côtes-du-Nord), soit une trentaine de mitraillettes, des colts à barillet et des explosifs, qui aillaient être répartis dans le département. Rappelons brièvement quelques données sur l’organisation des F.T.P.

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L’organisation des F.T.P telle que décrite
par Charles Tillon dans son livre les F.T.P

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L’unité de base des partisans était le groupe de combat qui comprenait sept hommes et un chef de groupe, dont les membres ne se réunissaient que pour l'action, se dispersant dès la fin de celle- ci.

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Un détachement de F.T.P comprenait quatre groupes au maximum, le chef de détachement assurant seul la liaison avec l'échelon supérieur. Ce chef était assisté de deux adjoints, un responsable aux effectifs chargé de l'organisation et du recrutement et un responsable technique chargé de diriger les services de renseignements, et ceux chargés du matériel (récupération et fabrication), et du ravitaillement.

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Lorsque trois ou quatre détachements opéraient dans une zone relativement restreinte, ils pouvaient être organisés comme une compagnie, dont le commandant de compagnie était lui-même assisté d'un responsable aux effectifs et d'un responsable technique.

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Enfin le Comité Militaire Régional (C.M.R.) commandait toutes les unités de sa région. Chaque C.M.Rétait constitué par un « triangle » composé d'un commissaire aux effectifs (C.E), chargé plus particulièrement d’assurer la liaison avec les mouvements et les partis (Front national, C.G.T., P.C.F., etc...)., d'un commissaire aux opérations (C.O) et d'un commissaire technique (C.T). Au dessus du C.M.R se trouvaient le Comité Militaire Inter Régional et le Comité militaire National. Par ailleurs, un responsable politique représentait le Parti Communiste auprès de chaque comité militaire.

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Dans le Morbihan
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En juin 1942, Emile Le Carrer, alias de « Max » organisait à Bubry et à Quistinic, un groupe de combat qui intégrait le groupe Vaillant-Couturier.

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Fin 1943, était formé dans la région de Melrand,Bubry, Quistinic, Saint Barthélémy, le détachement Surcouf, commandé par René Jehanno alias « Jean ».

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Début 1944, après la formation de deux autres détachements dont le détachement Poulmarc’h commandé par Henri Donias de Moustoir Remungol, était créée la première compagnie F.T.P.F.du Morbihan dont le commandement fut attribué initialement au tout jeune Jean Kerangouarec, alias « Etienne » né en 1922 à Lorient réfugié avec sa famille au village de Pradigo en Guern.

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Cette compagnie serait bientôt connue comme la Compagnie Lanquetil, en hommage à un résistant d'Inguiniel, François Lanquetil, fusillé à Vannes le 23 mars 1944, pour sabotage de voies ferrées. Cette compagnie regroupait tous les groupes constitués à l’Ouest du Blavet.

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Le premier état-major « Front national - F.T.P. » du Morbihan était formé au cours de l’année 1942 par Emile Le Carrer - « Max », René Le Pessec, alias « Gaston » de Saint Barthélemy, responsable paysan, et Joseph Daniel, alias « Roger », de Lorient. Dès février 1943, ce dernier fut remplacé par Henri Delille ancien responsable du Front national de la région Lorientaise pour assurer la liaison avec ce mouvement.