Liste des Déportés honorés le 24 avril 2016 à Belz

(suite du journal Ami Entends-tu n°170)

 

Félix GUILLET

Flix

 

Résistant – Agent dans les FTP
(Faits attestés par le Commandant des FTP Morbihan Le Hyaric)

 

Né le 23 mars 1899 à Blain en Loire Atlantique

18 juin 1944 – rafle de Belz

Avant le lever du jour, Belz est encerclé par les allemands.
La rafle cible la maison Guillet.
Les allemands forcent l’entrée de la maison, saccagent la maison, vident les armoires, cassent verres et bouteilles dans le café et investissent le 1er étage, où Pierre, le jeune fils de Félix,
10 ans et demi, est terrorisé, au fond de son lit.
Félix tente de s’enfuir en sautant les murs des jardins, au fond de la cour mais il est capturé.

Les allemands embarquent Félix, lui lient les mains dans le dos.
Sa fille, Denise, 21 ans est également arrêtée.

Ils les conduisent vers la prairie, à Pont Neuf, où d’autres belzois sont déjà rassemblés.

En fin d’après midi, les allemands relâchent tout le monde, sauf Denise et son père.
Les allemands les transfèrent en camion, à la prison « Marguerite » de Vannes.
Denise est libérée le 3 juillet 1944.

Quant à Félix, il est interné à Rennes, dans la baraque n°8, à la prison Marguerite.
La veille de la libération de la ville, le 3 août, il fait parti du dernier convoi de Rennes, dit « train de Langeais » pour la caserne du Fort Hatry de Belfort.

15 août 1944 Caserne du Fort Hatry de Belfort – Félix y arrive le 15 août 1944

26 août 1944 Félix fait partie du convoi I-273 au départ de Belfort pour Natzweiler-Struthof
(Matricule 23897)

4 septembre 1944 Félix quitte le camp de Natzweiler-Struthof le 4 septembre pour le camp de Dachau (matricule 100162)

25 octobre 1944 Transfert au camp de Hambourg-Neuengamme, où Félix arrive le 25 octobre 1944, affecté aux Kommandos de Hambourg (matricule 62664)

Félix meurt le 23 mars 1945 à l’âge de 46 ans au camp de Neuengamme,
victime de la barbarie nazie.

 

Léon LE MOULLEC,

 Lon

Né le 13 octobre 1920 à Belz.

Il quitte Belz en novembre 1943.

Membre du réseau Libération-Nord, développé dans la région grâce à Maurice Marchais, Joseph Rollo, Jean Le Coutaller ou le Dr Jaffré, d'Etel, Léon est un meneur d’hommes.
Il se trouve souvent en tête pour diriger les actions.

4 mai 1944

Membre du Groupe des Cloches des Halles, Léon est arrêté́ à Paris par la Gestapo au cours d’une mission.

Il subit les actes de torture propres aux méthodes nazis, dans le but bien sûr de lui extorquer des renseignements, de l’amener à dénoncer ses camarades et leurs intentions.

Mais il a la volonté farouche de ne trahir ni son groupe, ni ses camarades.

Malgré l’enfer de ces 2 mois, il n’a pas parlé.

6 juillet 1944 Léon est interné à Fresnes, puis à Compiègne (matricule 43834)

15 juillet 1944 Léon est déporté le 15/07/1944 à Neuengamme (matricule 37 345)

Puis, Léon est transféré́ dans les Kommandos satellites de Salzgitter et Kaltenkirchen, et au camp de Wöbbelin

Léon meurt au camp de Wöbbelin le 2 mai 1945, victime de la barbarie nazie, à l’âge de 24 ans.

 

Pierre LE CORVEC

 PIerre

Né le 21 janvier 1921 à Belz

5 janvier 1941

Pierre est interpelé à l’intérieur du café Bertic, situé dans le bourg de Belz.
Mécontent de ce fait, Pierre s’insurge et frappe au visage l’officier allemand qui dégaine son pistolet et tire sur Pierre.
Blessé à l’épaule gauche, l’escorte allemande transporte Pierre à la clinique Santez Anna
à Carnac.

30 janvier 1941 Transfert à la prison de Vannes, après extraction de cette balle et soins par le Docteur Saint-Martin.

31 janvier 1941 Condamnation à 5 ans de réclusion

1er février 1941 Transfert à la prison de Saint Brieuc

4 août 1942 Pierre est déporté, avec ses camarades, dans un wagon à bestiaux, en direction de la prison de Karlsruhe, prison forteresse au nord de Baden- Baden qui constitue un lieu de transit et de triage avant une nouvelle destination, dictée par l’âge, le sexe du détenu et la nature de la peine à exécuter.

7 août 1942 Arrivé à Karlsruhe, matricule 93044

22 août 1942 Arrivé au camp de Lands berg

3 septembre 1942

(Camps extérieurs, rattachés au camp de Dachau)
- Augsbourg Messerschmitt, chemins de fer,
- Augsbourg-Haunstetten, usines Michel,
- Augsbourg-Peerse : Messerschmitt)

10 septembre 1942

Transféré au camp de Neu-Offingen (à une cinquantaine de kms d’Augsbourg)

- Neu-Offingen Bei Ulm (Bavière) annexe du camp d’Augsbourg

Pierre est libéré le 20 mai 1945 par les américains et rapatrié en France le 23 mai 1945
Il décédera à son domicile de Belz, à l’âge de 55 ans, le 15 septembre 1976.

 

Emmanuel LE LAMER

 Emmanuel

Né le 20 août 1889 à Belz.

Emmanuel décède à son domicile le 5 septembre 1964 à l’âge de 75 ans, au pont Lorois en Belz.

6 septembre 1943

Le thonier « Saint-Guénen » revient au port d'Etel avec trois aviateurs recueillis le 3 en mer.
Environ 150 personnes, massées sur le quai, crient :
« Hourra ! Vive les Anglais, à bas les Allemands !» avant d’être dispersées par les douaniers allemands.
Au moment où les aviateurs montent dans un autocar, une fillette s'approche pour remettre à l'un d'eux un paquet de gâteaux.
Un soldat, d'un geste de fureur, jette les gâteaux sur la chaussée, ce qui provoque une nouvelle manifestation d’opposition à l’occupant.

10 septembre 1943

L’armée allemande organise une opération d'intimidation.
A 6 h 15, 300 felgendarmes et hommes de troupe cernent Etel.
Tous les hommes de plus de 16 ans — environ 1 500 — sont arrêtés et conduits au lieu dit « La Falaise » pour vérification d'identité.
Tous sont relâchés quatre heures plus tard.

18 septembre 1943

Toutefois, Emmanuel Le Lamer, demeurant alors à Belz, est arrêté à son domicile pour avoir joué un rôle actif lors de la manifestation du 6 septembre.

29 septembre 1943

Emmanuel est condamné par le tribunal militaire allemand (FK750) à 1 an de prison pour propos germanophobes et interné à la prison de Vannes jusqu’au 25 octobre 1943.

Il est transféré à la prison de Fresnes jusqu’au 28 octobre 1943.

Déporté à cette date pour l’Allemagne, il est incarcéré à la prison de Karlsruhe, prison forteresse au nord de Baden- Baden qui constitue un lieu de transit et de triage avant une nouvelle destination, dictée par l’âge, le sexe du détenu et la nature de la peine à exécuter.

Nouveau transfert vers la prison de Sarrebruck, Emmanuel y arrive le 9 novembre 1943.
Destination finale, la prison de Preungesheim le 15 décembre 1943.

Emmanuel est libéré le 15 septembre 1944 à Frankfort sur Le Main.
Il décèdera à son domicile le 5 septembre 1964 à l’âge de 75 ans, au pont Lorois en Belz.