Le réseau Pat O’ LEARY à PONTIVY
Le réseau qui recevra après la guerre le nom de Pat O'Leary était spécialisé dans la recherche des aviateurs alliés tombés en territoire occupé et il s'efforçait d'organiser leur rapatriement via l'Espagne.
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Le chef de ce réseau était un médecin militaire belge, le docteur GUÉRISSE (Lieutenant dans la Royal Navy connu sous le nom de PAT O'LEARY).
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Son second, Louis-Henri NOUVEAU, originaire de Marseille, connu sous le pseudonyme de SAINT-JEAN, s'employait en 1942 à étendre l'organisation du réseau à de nouvelles régions.
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Il obtint l'adresse de Pierre ROPERT, qui tenait à Pontivy, place du Martray, un magasin de confection, présenté comme un patriote de confiance .
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En effet, Pierre Ropert était un grand blessé de la guerre 1914-1918, mutilé de la main droite, ayant en outre gardé des éclats d'obus dans la tête. En 1940, à l'arrivée des Allemands, il avait acheté beaucoup d'essence pour se constituer une réserve. Il en donna un jour à un moine, originaire de Pontivy, dont le couvent se trouvait en Belgique. Un jour de 1943, ce même moine, accompagné d'un confrère, revint demander l'hospitalité . M. et Mme Ropert leur donnent bien volontiers le gîte et le couvert. Le lendemain, deux autres moines arrivent à leur tour mais ceux-là ne sont pas authentiques ! Ils sont également bien accueillis et tous quatre repartent très vite. Ils ont donc pu témoigner auprès de Pat O’ Leary des sentiments anti-allemands de Ropert.
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Vers la mi janvier 1943, Saint- Jean ( alias Louis- Henri Nouveau) se rend à Pontivy chez les époux Ropert.
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Pierre Ropert lui présente le commissaire de police Henri LOCH, dont il connaît les sentiments à l'égard des Allemands et de Vichy. Saint-Jean demande à ce dernier de contacter d'autres sympathisants pour étoffer l'organisation naissante : il faut établir des relais dans toute la région pour récupérer les aviateurs alliés, les nourrir, les vêtir, les cacher en attendant qu'un agent de l’organisation vienne les chercher à Pontivy.
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Un peu plus tard, sur les indications de Henri Loch, Saint-Jean prend contact avec le voisin de palier de celui-ci : Henri CLÉMENT, directeur de l'Autocarbone, qui se joint à eux ainsi que Joseph JÉGARD, le chauffeur de son usine.
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Dans la cour où Saint-Jean doit passer pour monter dans son grenier, donne une chambre que Ropert loue à un ecclésiastique, l'abbé MARTIN. Ropert met celui-ci au courant de son action pour le réseau et s'assure son concours.
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Bientôt le propriétaire de l'hôtel-restaurant des Voyageurs, André WEINZAEPFLEN, entre à son tour dans le réseau.
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Avec une recommandation de Ropert, Saint-Jean va ensuite à Locminé voir le notaire Yves KERRAND qui promet de faire tout ce qu'il pourra si des avions sont abattus dans la région.
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Le Père GUÉNAËL ( Jean-Mathurin THOMAS), cellérier de Timadeuc, se met à la disposition du réseau d’évasion. L’ abbaye peut en effet constituer un précieux relais pour cacher des aviateurs alliés en attendant de les acheminer vers l'Espagne.
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Quelques jours plus tard, l'abbé Martin présente à Saint Jean, l'abbé Pierre FOUCRAUD qui, à son tour, propose deux de ses amis, l'abbé AUDO, vicaire, qui a déjà fait du contre- espionnage en Belgique en 1914-1918 et LE FRAPPER, armurier, place du Martray à Pontivy, en face du magasin Ropert.
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L'abbé Audocommence très rapidement à recruter à Saint-Gérand, à Saint-Gonnery, à Croixanvec, à Stival, au Sourn, des correspondants qui cacheront et signaleront les aviateurs en détresse.
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Ainsi en une quinzaine de jours environ, début février 1943, un réseau composé de gens sûrs est constitué et se tient prêt .....
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Deux aviateurs recueillis à Gourin pourront ainsi être pris en charge par l’abbé Martin et convoyés jusqu’à Paris, par un autre membre du réseau, Jean BACH dit Sébastien, (originaire de Limoges), Paris, où ils sont pris en charge par Roger LENEVEU, un ancien légionnaire recruté par Saint Jean, qui les fait rejoindre l’Espagne via Toulouse.
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Un deuxième “convoyage” jusqu’à Paris de cinq aviateurs tombés d'une forteresse volante dans la région de Brest est organisé dès le 12 février 1943. Le 13 février, Saint-Jean les prend en charge à Paris et les embarque à la gare d'Austerlitz. Le même jour, il est arrêté avec eux en gare de Saint-Pierre-des-Corps. Ils ont été dénoncés par Roger Leneveu qui est entré dans le réseau sur ordre de la Gestapo pour laquelle il travaille. Quelques jours après, Pat O'Leaty lui-même est arrêté à Toulouse par Roger Leneveu et d'autres membres de la Gestapo.
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Toutefois, ces arrestations restent ignorées en Bretagne, tout comme le rôle véritable de Roger Leneveu.
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La recherche et le convoyage des aviateurs tombés sur le sol breton continue donc.
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Quand Roger Leneveu, venant de Paris, arrive à Pontivy, il se présente aux membres du réseau comme envoyé par Saint-Jean.
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Sans hésitation, Henri Loch lui confie, le 11 juin 1943, le convoyage de six aviateurs qu’il doit conduire à Paris, ainsi que d’ Hubert CREVIC, agent du B.O.A, qui doit se rendre en Angleterre en même temps que les aviateurs
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En gare de Saint Nicolas des Eaux, les allemands procèdent à l’arrestation des six aviateurs et de Crévic ( qui parviendra à s’évader du convoi le conduisant en Allemagne le 7 août 1944 )
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Dans la soirée du 11 juin, à partir de 19 h, les arrestations se succèdent à Pontivy : Henri Loch, André Weinzaepflen, patron de l'hôtel des Voyageurs, Henri Clément, son fils Jean et son gendre Pettré.
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Vers 20 h, les Allemands se présentent au domicile de Pierre Ropert, 2 rue amiral Coudé. Il n'est pas rentré. Sa femme parvient à prévenir l'abbé Martin. Celui-ci ne cherche pas à s’enfuir et les hommes de la Gestapo vont l'arrêter en sortant de chez Ropert.
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Quant à ce dernier, rentré chez lui vers 23 h, il ne croit pas qu'on va l'arrêter. Il ne veut donc rien changer à ses habitudes. Le lendemain il part pour Penthièvre où il possède une maison et il est arrêté en gare d'Auray. Joseph Jégard est arrêté le dimanche13juin, jour de la Pentecôte ( il reviendra de déportation). Le père Guénaël sera arrêté le 14 juin 1943.
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Henri CLÉMENT( né le 09.09.1909 ?), l'abbé Joseph MARTIN( né le 29 février 1904 à Auray? ), Pierre ROPERT ( né le 29.03.1895 à Pontivy), Joseph TUFFIN( né le 09.07.1893à St Gonnery), et le père GUÉNAËL, mourront en déportation.
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L’exécution de Pierre Ropert fut particulièrement monstrueuse : selon Roger Le Roux, il aurait été l’une des 1016 victimes du massacre commis le vendredi 13 avril 1945, au village de Gardelegen situé à 60 kilomètres au nord de Magdebourg.
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Le massacre de GARDELEGEN
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