Ceux du C M R


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le 30 juin 1944: 18 résistants, qui, jugés à Rennes le 29 juin 1944 par le tribunal militaire allemand FK 748, furent fusillés dès le lendemain.
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2 d’entre eux originaires des Côtes du Nord
: Léon Guilloux, FTP, arrêté à Morlaix : il avait 28 ans; Yves Martin, arrêté lors d’une rafle à Maël Pestivien : il avait 21 ans;
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4 d’entre eux originaires du Finistère : Joseph Allain, FTP, arrêté le 7 mars 1944 à Landevant: il avait 20 ans; Jean Loyen, FTP : il avait 33 ans; Robert Pontet, FTP ( compagnie de Morlaix), arrêté à Rennes; Albert Van Hoevel , FTP ( compagnie de Morlaix), fait prisonnier pendant un combat contre des soldats allemands;
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3 d’entre eux arrêtés en Ile et Vilaine : Joseph Gautier, FTP; Emile Gernigon, FTP, arrêté le 26 mai 1944, devant sa femme et leurs 3 enfants, dans sa ferme, qui servait de dépôt d’armes; Georges Pian alias Pierre Lecuyer, FTP, appartenant au maquis de Saint-Ganton, arrêté le 6 juin 1944 à Bécherel : il avait 19 ans ;
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9 d’entre eux arrêtés dans le Morbihan : Henri Calindre, membre du réseau Vengeance et du Groupe Action- BOA de Ploërmel, arrêté le 22 février 1944: il avait 37 ans; Louis Cherel, membre du réseau Vengeance et du Groupe Action- BOA de Ploërmel, arrêté le 22 février 1944: il avait 24 ans; Pierre Chevalier, F.T.P membre du triangle de direction du C.M.R, arrêté le 22 mai 1944: il avait 21 ans; Lionel Dorléans, membre du réseau Vengeance et du Groupe Action- BOA de Ploërmel, arrêté le 22 février 1944: il avait 19 ans; Jacques Féret, F.T.P membre du triangle de direction du C.M.R, arrêté le 22 mai 1944: il avait 22 ans; Paul Hervy, membre du réseau Vengeance et du Groupe Action- BOA de Ploërmel, arrêté le 29 février 1944 à Josselin: il avait 18 ans; Jean Kerangouarec, F.T.P membre du triangle de direction du C.M.R, arrêté le 22 mai 1944: il avait 22 ans; Jacques Landuren , F.T.P membre du groupe de Landevant, arrêté le 7 mars 1944: il avait 24 ans; René Salomon , membre du réseau Vengeance et du Groupe Action- BOA de Ploërmel, arrêté le 22 février 1944: il avait 22 ans;
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Voici ce que nous savons de l’engagement dans la résistance de Pierre Chevalier, Jacques Féret et Jean Kerangouarec et de leurs combats :
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De réfractaires au S.T.O
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Courant 1943, trois réfractaires au S.T.O, François Pocreau, Pierre Chevalier ( né le 11.12. 1922) et Jacques Féret ( né le 10.05.1922), neveu de Madame Sigot, étaient cachés par celle-ci et son époux, le Docteur Sigot, dans leur propriété sise à la pointe Saint-Nicolas en Arzon. Le Docteur Sigot avait été sollicité en juin 1943 par un officier mécanicien parachuté d'Angleterre pour le Bureau des Opération Aériennes du Morbihan pour aider à des opérations de parachutage. Il était également entré en contact avec le commandant Guillaudot, membre de la mission « Cockle» confiée à Guy Lenfant alias Le Breton, ou « La panthère noire», agent du Bureau Central de Renseignements et d’Action. Ainsi le Docteur Sigot intégrait-il l'état-major départemental de « La France combattante ».
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Au cours du mois de septembre 1943, le lieutenant « Morvan », instructeur parachuté en septembre 1943, accueilli dans la propriété d’Arzon, initiait au maniement des armes nouvelles les jeunes réfractaires et d’autres jeunes résistants de la presqu'île de Rhuys. Parallèlement, le Docteur Sigot était chargé, comme membre de l’Armée secrète ( A.S), de discuter avec les responsables des F.T.P, Emile Le Carrer, alias « Max » et Maurice Devillers, alias « Michel », pour déterminer comment intégrer leurs groupes de combat au sein des Forces Françaises de l’Intérieur. A l’issue des réunions tenues en décembre 1943, les responsables F.T.P acceptaient de n’occuper que deux sièges à l'état-major départemental des F.F.I., postes qui étaient confiés tout d’abord à Jean Kesler alias « Jim», en tant que chef du 3e bureau et Maurice Devillers alias « Michel » son adjoint.
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A combattants dans les F.T.P
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Ce serait vraisemblablement à l’occasion de ces “réunions” que les trois jeunes gens réfugiés chez le Docteur Sigot, entraient en contact avec des responsables F.T.P et intégraient un groupe de combat, sans doute dans la région de Réguiny, sans renoncer toutefois à venir se “ replier” après les actions dans la propriété d’Arzon.
En cette fin 1943, les F.T.P. apparaissaient, en effet, comme l'organisation résistante la mieux en mesure de mener quotidiennement une lutte ouverte contre l' occupant allemand. De plus, leurs relations avec le Docteur Sigot, membre de l'Armée secrète, permettait aux jeunes combattants d'espérer qu’ils accéderaient plus facilement à des répartitions d'armes.
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En effet, à la mi-mars 1944, le C.M.R du Morbihan obtenait enfin des armes parachutées qui étaient récupérées à Gouarec (Côtes-du-Nord), soit une trentaine de mitraillettes, des colts à barillet et des explosifs, qui aillaient être répartis dans le département. Rappelons brièvement quelques données sur l’organisation des F.T.P.
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L’organisation des F.T.P telle que décrite par Charles Tillon dans son livre les F.T.P

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L’unité de base des partisans était le groupe de combat qui comprenait sept hommes et un chef de groupe, dont les membres ne se réunissaient que pour l'action, se dispersant dès la fin de celle- ci.
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Un détachement de F.T.P comprenait quatre groupes au maximum, le chef de détachement assurant seul la liaison avec l'échelon supérieur. Ce chef était assisté de deux adjoints, un responsable aux effectifs chargé de l'organisation et du recrutement et un responsable technique chargé de diriger les services de renseignements, et ceux chargés du matériel (récupération et fabrication), et du ravitaillement.


Lorsque trois ou quatre détachements opéraient dans une zone relativement restreinte, ils pouvaient être organisés comme une compagnie, dont le commandant de compagnie était lui- même assisté d'un responsable aux effectifs et d'un responsable technique.
Enfin le Comité Militaire Régional (C.M.R.) commandait toutes les unités de sa région. Chaque C.M.R était constitué par un « triangle » composé d'un commissaire aux effectifs (C.E), chargé plus particulièrement d’assurer la liaison avec les mouvements et les partis (Front national, C.G.T., P.C.F., etc...)., d'un commissaire aux opérations (C.O) et d'un commissaire technique (C.T). Au dessus du C.M.R se trouvaient le Comité Militaire Interrégional et le Comité militaire National. Par ailleurs, un responsable politique représentait le Parti Communiste auprès de chaque comité militaire.


Dans le Morbihan

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En juin 1942, Emile Le Carrer, alias « Max » organisait à Bubry et à Quistinic, un groupe de combat qui intégrait le groupe Vaillant-Couturier.
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Fin 1943, était formé dans la région de Melrand,Bubry, Quistinic, Saint Barthélémy, le détachement Surcouf, commandé par René Jehanno alias « Jean ».


Début 1944, après la formation de deux autres détachements dont le détachement Poulmarc’h commandé par Henri Donias de Moustoir Remungol, était créée la première compagnie F.T.P.F.du Morbihan dont le commandement fut attribué initialement au tout jeune Jean Kerangouarec, alias « Etienne » né le 6.11.1921, réfugié avec sa famille au village de Pradigo en Guern. Cette compagnie serait bientôt connue comme la Compagnie Lanquetil, nom donné en hommage à un résistant d'Inguiniel, François Lanquetil, fusillé à Vannes le 23 mars 1944, pour sabotage de voies ferrées. Cette compagnie regroupait tous les groupes constitués à l’Ouest du Blavet.

Le premier état-major « Front national -F.T.P. » du Morbihan était formé au cours de l’année 1942 par Emile Le Carrer - « Max », René Le Pessec, alias « Gaston » de Saint Barthélemy, responsable paysan, et Joseph Daniel, alias « Roger », de Lorient. Dès février 1943, ce dernier fut remplacé par Henri Delille ancien responsable du Front national de la région lorientaise pour assurer la liaison avec ce mouvement.
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Le C.M.R allait connaître de fréquentes réorganisations imposées, tant par la clandestinité, le développement des groupes de F.T.P avec l’afflux de jeunes réfractaires au S.T.O, que par la répression pétainiste et nazie.
De plus, les bombardements de janvier 1943, accentuant la dislocation du parti communiste et du Front National, dispersaient les militants de la région lorientaise, ce qui imposait aussi de reprendre l'organisation de la résistance et de la propagande dans le Morbihan
. Ainsi s’ expliquerait la désignation, courant 1943, d’un nouveau triangle de direction du C.M.R constitué de « Max », « Mario » et « Jean », soit Emile Le Carrer, Marcel Le Du, René Jehanno. Ceux-ci se réunissaient pour la première fois, à Naizin le 11.10.1943, dans ce qui allait devenir le «siège» du C.M.R. Par la suite, les réunions s’y tiendraient en moyenne trois fois par mois.


Le 10 décembre 1943, l’arrestation à Bubry de huit jeunes combattants du groupe Vaillant Couturier, suivie des perquisitions le 13 décembre 1943 au domicile de René Jehanno et d’Emile Le Carrer confirmait que les allemands traquaient les dirigeants des F.T.P.
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En janvier 1944, René Jehanno passait commissaire inter-régional de Bretagne aux opérations et quittait le Morbihan. Marcel Le Du était muté au Mans, où il devenait membre du C.M.R de la Sarthe. « Max » quittait Naizin pour se replier en Remungol. « Jean » était remplacé par Jean Kesler- « Jim »« , ayant Maurice Devillers « Michel » comme adjoint, et Jean Le Maut, alias « Prosper », ancien secrétaire des Jeunesses Socialistes de Lorient, ouvrier à l’arsenal, réfugié à Baud succédait à « Mario » . Peu après, « Max » et « Prosper » étant devenus à leur tour commissaire inter-régional, étaient remplacés par Jacques Feret et par Pierre Chevalier « alias Pierrot ».
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Début mars 1944, le Lieutenant colonel Paul Chenailler alias « Morice », commandant de l’Armée secrète pour le Morbihan, après l’arrestation du commandant Guillaudot, alias « Yodi» parvenait à rencontrer chez le Docteur Sigot, trois membres du Comité Militaire Régional, « Max », « Jim » et « Michel ». Le principe d’une fusion entre l’Armée secrète et les F.T.P pour former les Forces Françaises de l’Intérieur du Morbihan était accepté, leur formation étant « officiellement » prévue pour le 10 avril 1944.
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La répression s’abat :
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Suite à l’échec de la tentative de libérer de jeunes maquisards arrêtés le 13 avril 1944, à Cléguérec, Jean Kesler et Maurice Devillers décidaient à leur tour de quitter Naizin et de déplacer armes, munitions, dynamite et archives du côté de Locmaria en Quistinic. Le 14 avril 1944, lors du transport du matériel, ils étaient attaqués par des soldats allemands, à proximité de la digue de retenue de l'étang de la Boulaye en Pluméliau, et tués en se défendant. Dans les jours suivants, le triangle de direction de CMR était reconstitué : Jacques Feret devenait Commissaire aux Opérations, avec comme adjoint Jean Kerangouarec alias « Etienne », Pierre Chevalier restait commissaire aux effectifs .
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Ainsi, malgré la mort de leurs camarades, ces jeunes combattants acceptaient de prendre de lourdes responsabilités dans l’organisation de la résistance armée alors qu’ils ne pouvaient ignorer qu’ils étaient eux-mêmes identifiés et recherchés.
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Dés le 13 mars 1944, en effet, le Docteur Sigot avait été informé qu' Agnès de Nanteuil, agent de liaison du colonel « Morice », avait été arrêtée. Le docteur et Mme Sigot partaient dans la nuit avec François Pocreau, Pierre Chevalier et Jacques Féret, en barque, pour l’île de la Jument où ils attendaient le jour chez les Defforges et gagnaient ensuite Larmor-Baden. Ils y restaient cachés trois jours chez le commandant Le Garrec. Des F.T.P. venaient alors les chercher en camionnette, pour les conduire tout d’abord à Naizin, et le lendemain à Réguiny où ils se cachaient dans un taillis de châtaigniers, à 2 km du bourg. Le 31 mars 1944, la Gestapo se présentait à Arzon pour arrêter le docteur.
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François Pocreau qui était revenu sur place était arrêté, ainsi que le jeune domestique, Joseph Le Dorven, 19 ans, qui bien que n’ayant jamais participé à la Résistance, fut arrêté, déporté dans le camp de Neuengamme où il décédait la veille de l'arrivée des Américains.
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Le 22 mai 1944, à Saint-Nicolas-des-Eaux, une patrouille de Géorgiens faisait prisonniers Jacques Féret, Pierre Chevalier et Jean Kérangouarec ainsi que leur chauffeur Théo Esvan . Selon Roger Le Hyarric une tentative d’interception du convoi qui les conduisait à la prison de Rennes échoua, les allemands ayant transporté les trois jeunes hommes sous du foin.

Les indications sur les noms, actions, lieux d’arrestation, les éléments d’information ont été transmis par l’ANACR d’Ile et Vilaine ou ont été relevés notamment dans les ouvrages suivants: Le Morbihan en Guerre ( édition de 1978): Roger Leroux

Ami Entends-tu N° 24.1973, N° 26.1974 Les Tomes II et III du Livre mémorial de la Déportation
Si vous relevez des inexactitudes , si vous détenez d’autres informations sur ces patriotes du Morbihan fusillés
merci de nous les transmettre


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