Inauguration le 26 novembre 2016

Allée Léon Quilleré St Nicolas des Eaux en Pluméliau

 

Mesdames Messieurs

C'est un honneur pour moi d'intervenir ici, à la demande de la famille de Léon QUILLERE, lors de l'inauguration de l'allée qui portera désormais son nom.
Je tiens à remercier la Municipalité et en particulier son Maire qui ont accepté cette appellation.
Donner le nom d'un homme ou d'une femme à une rue est fait pour honorer un personnage il-lustre dont la vie a marqué l'histoire, pour que les générations à venir se souviennent.
Bien sûr de l'histoire de son Pays : la Nation, mais également de "son" pays, c'est dire de "son" terroir, sens le plus voisin de la signification étymologique.
Voltaire disait qu'il n'est pas assez d'écrire et de flatter le pays où l'on est, il faut songer aux hommes de ces pays. Il est de ces hommes de Léon QUILLERE, décédé il y a plus d'un an.
Il est né le 29 juillet 1926, orphelin de mère à 11 ans, puis de père à 16 ans, boulanger, élevant seul ses trois frères et sa sœur, il rejoint la Résistance à 17 ans.
Arrêté, il sera condamné à mort, puis gracié par chance, par un officier allemand sensible à son âge. Mais sa détermination restant intacte, il poursuivra le combat contre l'occupant jusqu'à la Libération avec les FTP.
Ils épousé en 1949 Irène JEGADO avant de partir à Paris en 1954 vendre des voitures, pour ren-trer au pays un an plus tard.
Le couple reprendra alors l'hôtel restaurant familial d'Irène : l'Hôtel Restaurant de La Vallée, héritier d'un vieil établissement fondé en 1890, sous le nom d'Hôtel ou Bistrot de la Gare.
Léon gardera un temps son activité dans l'automobile.
Irène et Léon auront deux enfants, puis petits et arrières petits ·enfants.
Désormais installé à Saint Nicolas, par son action de Président du Comité des Fêtes, il a œuvré pour la mise en valeur de son village. L'hôtel de la Vallée qu'il tenait avec l'irremplaçable Irène a été un moteur du développement de ce lieu touristique.
Cela a contribué à la renommée de notre commune, et il faut rappeler ici qu'il a effectué plusieurs mandats municipaux sous différentes mandatures
Titulaire de nombreuses médailles reconnaissant ses mérites de combattant et de résistant, il venait d'être nommé Chevalier de l'Ordre du mérite par le Ministre des Armées : Jean Yves Le DRIAN.
Mais on ne peut parler de Léon sans mentionner ce qui le passionnait : porter la Mémoire de la Résistance.
La Mémoire : témoigner de cette douloureuse période de sa jeune vie, témoigner pour transmettre, pour que l'oubli ne passe pas, raconter les faits dans leur exactitude, même si aucun récit ne peut rendre la vérité de l'horreur, le chagrin, le courage face à la mort, témoigner pour les compagnons, surtout pour ceux qui ont perdu la vie.
Une souffrance motivait Léon dans ce souci de mémoire, celle qui hante souvent les survivants des instants mortels : "pourquoi eux et pas moi".
Il a toujours œuvré pour que des cérémonies ou des monuments rappellent à tous les noms des disparus.
Il savait honorer les grands résistants, mais aussi les compagnons moins connus, les paysans complices, le petit peuple qui aidait à sa façon comme le modeste couple JEGADO dont il aimait souligner l'héroïsme discret. Sans oublier son respect particulier pour le rôle des femmes, grandes résistantes ou jeunes filles messagères discrètes et bien utiles.
La Résistance : Léon avait le tempérament d'un résistant chevillé au corps, il est entré dans le combat contre l'occupant nazi sans philosophie particulière, tout simplement pour ne pas se soumettre, quel que soit le prix, fusse la mort, même après avoir été torturé et échappé, par ha-sard, au peloton d'exécution.
Il s'est battu sans hargne, lucide, en homme libre, attentif pour ses compagnons de lutte; ses récits sont édifiants à ce-sujet.
Pendant ces horribles moments et par la suite, il a su conserver son humanisme, faisant la diffé-rence entre un "Karl" et un "Ramcke", un soldat allemand et un membre de la gestapo, entre des russes supplétifs des nazis et des russes acquis à la résistance, comme ceux qu'il aida à cacher.
Il est sorti de cette guerre sans haine ni rancune pour quiconque, mais sachant que la folie meur-trière de certains est sans limites et peut aboutir aux atrocités qu'ont connues les hommes et les femmes de cette époque.
Il avait acquis la conviction que la bête immonde peut se relever, il en avait gardé la crainte vivace, et je peux vous dire, et ses proches en ont eu la preuve il y a peu, qu'il se tenait prêt à lui faire face s'il en avait été besoin, à 80 ans, comme à 17 ans.
Léon aurait sans doute voulu transmettre un message à ses enfants et à nous tous, qui pourrait être celui-là :
N'oubliez pas, gardez la mémoire de l'Histoire, elle enrichira votre conscience.
Cultivez la résistance. Résistance est un joli mot de la langue française, maintenant un joli mot de l'Histoire de France.
Le contraire du mot résistance est le mot soumission.
N'oubliez pas que la soumission mène toujours à la servitude.

Enfants et Petits enfants

Enfants - Petits-Enfants -  Arrières Petits-Enfants de Léon Quilleré

Penthièvre le 13 juillet 2014 - Grégoire SUPER - Maire de LOCMINE

Cette cérémonie commémorative du 13 juillet, devant le mémorial des Fusillés du Fort de Penthièvre, est pour nous Locminois, chaque année l'occasion de nous incliner et d'avoir une pensée toute particulière, pour tous ceux dont les noms sont gravés sur ce monument, et pour leurs familles.

Parmi ces patriotes, 25 étaient locminois.

A tous ceux qui ont été assassinés par la barbarie nazie, à ceux qui ont donné leur vie parce qu'ils n'acceptaient pas l'occupation, nous rendons un hommage appuyé et entourons leurs familles de toute notre reconnaissance.
Il y a 69 ans, c'était la victoire sur la barbarie nazie, une victoire très longue à se dessiner
Et, que de malheurs avant de parvenir à retrouver notre dignité après la défaite de 40 et notre liberté.

Après le doute et le désespoir, après l'Appel du Général de Gaulle, la France retrouvait la liberté, son indépendance, sa grandeur et son honneur.

Le 8 mai 1945 était une victoire qui malheureusement, n'a pu être partagée par ceux qui l'on écrite avec leur sang.

Le combat avait été long et indécis. Son issue heureux, laissait derrière lui des milliers de morts et de victimes.

Ces sacrifices sont des plaies longues à cicatriser et lorsque plus de 70 ans après, nous nous recueillons sur le lieu de ces exactions, nous perdurons un devoir de mémoire et de réflexion.
Devoir de mémoire et ou devoir d'histoire.
La différence essentielle entre mémoire et histoire ne réside pas dans la méthode ou dans le rapport aux archives mais plutôt dans le type de questionnement adressé au passé.

Les « producteurs » de mémoire ont surtout le souci de « sauver de l'oubli » ou de réhabiliter, les individus et les groupes qui ont leur faveur, alors que le rôle de l'historien consiste à élaborer des questionnements qui lui permettront de comprendre, voire d'expliquer, le passé.

L'histoire et la mémoire sont deux rapports au passé qui ont chacun leur logique propre et qu'on ne peut hiérarchiser.
L'histoire est une opération intellectuelle qui appelle analyse et critique

La mémoire installe le souvenir dans le sacré.
Elle singularise et particularise.
La mémoire est un absolu alors que l'histoire ne connaît que du relatif,
Reste bien entendu le DEVOIR
Le devoir, de refuser l'oubli, non pas au nom de la haine et de la vengeance, mais au nom de nos obligations imprescriptibles vis-à-vis de l'humanité contre laquelle trop de crimes dans cette sombre période ont été commis.
Mais, si cette commémoration est l'occasion de mémoire du sacrifice de nos fils qui ont combattu pour la France.
Elle est aussi, l'occasion de s'interroger sur le sens de ces luttes et de le rappeler aux générations auxquelles de telles épreuves ont été épargnées

C'est en effet, aux jeunes qu'il faut prêter un intérêt particulier, car ils sont ceux qui, demain, auront la charge de perpétuer ces souvenirs et ces valeurs
A ces jeunes, je veux rappeler que si le Général de Gaulle et le Chancelier Adenauer ont été les premiers artisans du couple franco/allemand, c'est bien parce qu'ils ne voulaient «plus jamais ça ».
Alors à ceux qui aujourd'hui doutent de l'Europe et de sa nécessité, avec des raisons que l'on peut éventuellement comprendre,
je veux également rappeler que l'Europe, c'est avant tout un formidable projet de vie en commun, d'où la guerre est exclue.

Il importe donc que chacun use de son devoir...
Devoir de mémoire ou devoir d'histoire afin de donner aujourd'hui aux jeunes générations
et demain aux générations futures...
les clés pour comprendre afin d'éviter de telles atrocités.

L'année prochaine, le samedi 6 juin 2015 sera organisé à Locminé une cérémonie pour les 70 ans du retour des cercueils des jeunes Locminois fusillés... sur leur terre

Merci

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 RESOLUTION GENERALE

Approuvant le rapport présenté par le Bureau National sortant appelant à «poursuivre le combat des Résistants contre le fascisme», les délégués au Congrès de l'ANACR réuni à Brive-la-Gaillarde du 10 au 12 octobre 2014 expriment leur inquiétude face à la montée de l'extrême-droite que concrétisent les récents scrutins tant en France que dans les autres pays européens, la menant aux portes du pouvoir voire même la conduisant à y participer.
Cette progression s'accompagne du développement préoccupant des manifestations – parfois violentes voire meurtrières - de racisme à l'égard des immigrés, à l'encontre desquels des mesures discriminatoires sont fréquemment prises, en faisant des boucs émissaires des maux que connaissent nos sociétés.
2013 a été l'année celle du 70ème anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance, 2014 celle des 70èmes anniversaires de la publication du Programme du CNR et de la Libération de la France, l'année 2015, sera celle du 70ème anniversaire de la Victoire sur le nazisme et le fascisme japonais.
Se félicitant que les célébrations des 70èmes anniversaires des Débarquements de Normandie et Provence et de l'Insurrection Nationale aient souligné le rôle de la Résistance dans la Libération de la France, ce qui est le résultat des luttes menées pour le respect de la réalité historique, les participants au Congrès de l'ANACR réunis à Brive-la-Gaillarde constatent cependant que, soixante-dix ans après ces évènements majeurs pour l'histoire de la France et du Monde, nous sommes fort loin des aspirations et des espérances des peuples, dont la lutte permit de terrasser «la bête immonde» dont parla Brecht.
Ces aspirations et ces espérances, c'étaient celle d'un monde en paix, celle d'une société humaniste, démocratique et solidaire, dans laquelle l'intérêt général primerait sur les intérêts particuliers, ce qu'exprima en France le Programme du Conseil National de la Résistance.
Or, le monde contemporain connait les guerres, notre pays s'est à plusieurs reprises trouvé et se trouve impliqué dans plusieurs d'entre elles, notre société connaît le racisme et la xénophobie, l'aggravation des discriminations et des exclusions ; la solidarité à dramatiquement reculé, les intérêts particuliers ont pris le pas sur l'intérêt général.
C'est dans ce contexte que l'on constate, s'appuyant sur une méconnaissance de l'Histoire par de larges couches de la population grandissantes à mesure que s'éloigne la période de la Guerre, de l'Occupation et de la Résistance, un regain des idéologies que l'on aurait plus croire définitivement vaincues en 1945, s'accompagnant d'une démarche de réhabilitation des régimes qui s'en inspirèrent, en France de celle du régime collaborateur de Vichy, accompagnée de calomnies à l'encontre de la Résistance. Pire, les idées racistes, autoritaires, antidémocratiques ont parfois diffusé dans des formes dangereuses au-delà de l'extrême-droite dans d'autres formations politiques, pire encore dans de larges couches de la population.
Cela montre s'il en était besoin la nécessité de transmettre en premier lieu aux jeunes générations la connaissance de ce qu'a été la réalité monstrueuse du fascisme lorsqu'il a été au pouvoir du début des années 1920 à 1945, de ce à quoi ont mené durant cette période les atteintes à la démocratie et les discriminations racistes, la misère sociale conduisant nombre de ceux qui en furent eux aussi victimes à prêter une écoute attentive aux démagogues.
Cela montre la nécessité d'être vigilants à l'égard du négationnisme falsificateur, et de toute tentative d'exonération du fascisme de ses crimes.
Cela montre surtout la nécessité de transmettre la mémoire des combats de celles et ceux qui s'opposèrent au fascisme, souvent dès avant-guerre, de celles et ceux que l'Histoire a appelé les Résistant(e)s, et qui contribuèrent puissamment à l'abattre, de transmettre les valeurs qui les motivèrent et qu'exprime le Programme du CNR, dont la mise en œuvre à la Libération des mesures qu'il préconisait permit des avancées démocratiques, économiques et sociales qui, malgré les remises en cause qui intervinrent très tôt, restent encore aujourd'hui dans de nombreux domaines des acquis à défendre. Le Programme du CNR que l'ANACR vient de rééditer et qu'il convient de largement diffuser.
Les participants au Congrès de l'ANACR réuni à Brive-la-Gaillarde du 10 au 12 octobre 2014 affirment leur volonté de poursuivre, aux côtés des Résistant(e)s présent(e)s parmi eux, le combat que ceux-ci n'ont cessé de mener depuis leur engagement dans la Résistance, le combat contre le fascisme, avec la volonté de rassembler – à l'exemple de la Résistance - toutes celles et ceux qui, au-delà de leurs opinions et engagements particuliers, entendent s'unir pour en écarter, en premier lieu dans notre pays, la menace.
Cette volonté de rassemblement a permis à l'ANACR de devenir la plus grande association d'anciennes Résistantes et anciens Résistants, la seule gardant une existence réelle et qui, grâce aux Ami(e)s de la Résistance, s'est donnée un avenir. Et l'avenir aura - comme le présent - besoin de l'ANACR.

Brive, le 12 octobre 2014