Intervention de Mme Sophie Dion

née en 1956, députée U.M.P de Haute Savoie

L’institution d’une journée nationale de la Résistance le 27 mai, en hommage à ces hommes et ces femmes de l’ombre qui ont participé, au péril de leur vie, à la libération de la France et qui se sont battus pour un idéal commun, la lutte contre le fascisme, ne peut que rassembler les parlementaires issus de tous les bords politiques.
Il est en effet important de conserver et de faire vivre le souvenir de ceux qui ont refusé la collaboration instaurée par le régime de Vichy et qui ont fait acte de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.

Nombreux sont ceux qui, en Haute-Savoie, se sont engagés dans la lutte armée, se rassemblant au sein de l’Armée secrète, le « bataillon des Glières ».
Haut lieu de la Résistance, le plateau des Glières fut un site de parachutages importants destinés à armer les maquisards de toute la région. Ce fut, pour les alliés, un moyen de tester la capacité militaire des maquis dans la perspective du débarquement. Et ce fut une réussite.

Elle permit au général de Gaulle d’obtenir ensuite d’autres parachutages d’armes pour la Résistance intérieure française.Entre janvier et mars 1944, le plateau des Glières a été le théâtre d’affrontements entre plusieurs centaines de maquisards, menés par le lieutenant Tom Morel puis par le capitaine Maurice Anjot, tous deux issus du 27e bataillon de chasseurs alpins.

Le combat des Glières fut la première bataille d’envergure de la Résistance. Malgré la neige et le froid, les bombardements aériens, les pilonnages de l’artillerie ennemie, l’encerclement, les maquisards ont tenu bon. Ils ont réussi à contenir les assauts et à s’exfiltrer du plateau. À Londres, les radios vantaient leur résistance, déclarant : « Trois pays résistent en Europe : la Grèce, la Yougoslavie, la Haute-Savoie. » Il y eut ensuite une répression de grande ampleur opérée par la milice française et la Gestapo sur l’ensemble du département, qui a coûté la vie à 149 maquisards et résistants des vallées.

Mais en août 1944, la Résistance, forte de 3 000 hommes, reprit le contrôle du plateau des Glières. Les parachutages de tonnes d’armes vont permettre la libération de la Haute-Savoie, le 19 août, par les seules forces de la résistance. Ainsi, comme le soulignait André Malraux, « l’histoire des Glières est une simple et belle histoire ».

C’est l’histoire d’hommes de tous horizons qui ont tenu un rôle capital dans la libération de notre patrie, avec pour devise : « Vivre libre ou mourir ».Au-delà des combats, c’est l’esprit des Glières qu’il convient de transmettre à nos concitoyens et aux jeunes générations : la résistance, la foi en l’avenir, la fraternité, l’amour de la France et de la liberté.


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