Intervention de M. François Rochebloine

né en 1945, député U.D.I de Loire

Avec le recul dont nous disposons, il n’est pas raisonnable d’opposer l’appel historique du 18 juin 1940 à la réunion du CNR, ni de créer des clivages parfaitement artificiels entre les tenants de l’un et les tenants de l’autre.....Respect pour l’esprit de résistance, mais aussi respect pour le projet de société ainsi préfiguré, grâce à la volonté de femmes et d’hommes engagés dans la lutte contre l’occupant nazi, portés par des valeurs humanistes et sachant dépasser leurs antagonismes pour défendre l’essentiel, autour de Jean Moulin, dont nous commémorons ces jours-ci le soixante-dixième anniversaire de la mort. Ces résistants étaient des bâtisseurs : ils ont su penser à la France de l’après-guerre et préparer la reconstruction du pays......

Tel est – et tel doit être, je crois – le sens du travail de mémoire : fixer des repères clairs de reconnaissance et d’identification. Ces repères indispensables, puisés dans notre histoire nationale, constituent le fondement d’un engagement civique, d’une fierté nationale, et permettent ainsi de nous tourner vers l’avenir.

À cet égard, le choix de la réunion du 27 mai 1943 ne me paraît pas contestable : événement collectif, traduction – au sens noble du terme – d’un compromis, et en même temps acte héroïque, il doit être mis en perspective, situé dans une dynamique, interprété avec toute la rigueur permise par la discipline historique....

 

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