Le pilote lanestérien Roger Penverne aurait eu 100 ans !

L'un des pilotes du Normandie-Niemen

Roger Penverne qui était un pilote du célèbre régiment d'aviateurs Normandie-Niemen aurait eu 100 ans le 31 mars dernier. La ville de lanester a donné son nom à la place de l'ancienne mairie dès 1952. Le conseil municipal de Lanester donne en 1963 le nom de Normandie-Niemen au boulevard bordant le Scorff. Le régiment Normandie-Niemen avait été durant la Seconde Guerre mondiale mis à la disposition de l'URSS de Staline par le général de Gaulle, et intégré à l'Armée Rouge pour combattre sur le front germano-soviétique de 1943 à 1945.

Initialement appelé Normandie, Staline attribua à cette unité le nom de Niémen en juillet 1944 pour sa glorieuse participation aux batailles du fleuve Niémen. 99 pilotes français, tous volontaires, s'y sont illustrés en remportant 273 victoires aériennes, après avoir accompli 5240 missions de guerre et engagé 869 combats aériens. 42 sont morts au combat. Les russes ne l'oublieront jamais car les premiers y sont venus alors que l'URSS était en position de vaincue. Sur ce front des millions de Soviétiques aidés par ce seul régiment de Français auront épuisé puis mis hors de combat les trois quarts de l'armée allemande. Normandie-Niemen est le régiment le plus titré de l'Armée de l'air française.

Le jeune Penverne

Roger Penverne est né le 31 mars 1918 à Lanester et y a vécu. En 1935, à 17 ans, il est admis à l'École des apprentis-mécaniciens de l'Armée de l'air de Rochefort. Fin 1936, Roger Penverne obtient son brevet supérieur de mécanicien-avion, puis est affecté à la base de Châteauroux de laquelle il s'embarque en juin 1937 pour le Maroc : Agadir puis Casablanca. En novembre 1938 il revient en France pour intégrer l'École des mitrailleurs de Cazeaux. 1939, après avoir été admis à suivre les cours de l'École de pilotage d'Aulnat, il obtient à Istres, à 21 ans, son brevet militaire de pilote d'avion, puis est affecté aux bases de Châteauroux et de Istres jusqu'à la défaite de juin 1940 où il est contraint de s'embarquer pour l'Algérie sur les bases de Mostaganem, Blida, puis Meknès. Promu sergent-chef pilote en octobre 1942, en 1943 il est affecté à l'École de pilotage de Kasba Talda où il reprend à fond le pilotage.

Le combattant, As de l'aviation

Fin octobre 1943 il est nommé au grade d'aspirant en étant volontaire pour combattre sur le front de l'Est, en URSS. Il quitte Marrakech pour un long périple vers la Russie par Le Caire et Téhéran. Le 7 janvier 1944 il arrive dans le groupe Normandie sur le terrain de Toula à 250 kilomètres au sud de Moscou. Sous commandement soviétique cette unité d'aviateurs français, mise à disposition par De Gaulle, est intégrée à la 303è division aérienne de l'Armée Rouge combattant dans les rangs du 3è front de Biélorussie. L'hiver 43-44 est long et rude, les conditions d'entraînement difficiles. Mal nourri, mal logé, Roger Penverne doit décoller et atterrir sur des pistes verglacées, et ne pas se perdre dans un immense pays tout plat, tout blanc, sans repère. Son régiment déplore déjà des pertes en matériels et en hommes. Fin mai 1944 il effectue ses premières missions de guerre en protection de bombardiers et en chasse libre. Juin et juillet 1944, il est engagé dans l'opération Bagration où les armées soviétiques vont en 3 semaines enfoncer sur plus de 400 kilomètres les lignes de front allemandes détruisant 30 de leurs 60 divisions. Roger Penverne a pour mission de protéger des bombardiers et des avions d'assaut soviétiques contre les attaques de la chasse allemande. Il assurera pleinement leur protection.

Fin juillet 1944 il obtient sa première victoire aérienne en Lituanie. Septembre 1944, il effectue des attaques au sol, de trains, de colonnes motorisées et de troupes au sol. Octobre et novembre 1944, il est engagé dans une dure attaque de la Prusse-Orientale, pour l'essentiel en missions de chasse libre, et souvent à haut risque. Il s'y distingue par 3 nouvelles victoires aériennes. 1945, Königsberg, c'est le dernier bastion allemand avant Berlin, car la Prusse-Orientale est le berceau de l'Allemagne. Les allemands y ont concentré des forces armées importantes, notamment l'élite des pilotes de chasse. L'attaque de Königsberg est engagée par les soviétiques dès le 13 janvier 1945. Dans un hiver rude, jusqu'à -35°, Roger Penverne vit l'ampleur des victimes et des désastres au sol comme une fin de monde, et il est maintenant engagé dans des missions à très haut risque. Le 16 janvier 1945 il obtient une nouvelle victoire aérienne sur un Focke-Wulf 190. Le 5 février 1945, le jour même d'ouverture de la conférence de Yalta, Roger Penverne part en mission de chasse libre, en patrouille double avec son inséparable Jacques André, l'un des quatre seuls français Héros de l'Union Soviétique. Ils sont au dessus de Pillau, port de Königsberg, sur la Mer Baltique, lorsqu'ils tombent sur 12 Focke-Wulf 190. Un combat terrible inégal s'engage, ils sont à 2 contre 12 et en plus face à des As de l'aviation allemande. Jacques André reviendra seul de cet engagement extrêmement sévère. Roger Penverne est abattu.

Des honneurs posthumes

Roger Penverne aura effectué 67 missions de guerre, en protection de bombardiers, en tenue de secteur, en attaques au sol et en chasse libre notamment. Les russes lui reconnaitront en 2016 5 victoires aériennes, ce qui lui donne le statut d'As de l'aviation. Roger Penverne est décoré de la Médaille militaire, de la Croix de guerre et de distinctions soviétiques.

La place de l'ancienne mairie de Lanester portait déjà son nom depuis 1952. En 2010, honneur lui est rendu par le Chef d'État-Major de l'Armée de l'air en inaugurant l'Espace Mémoire et Traditions "Sous-lieutenant Roger Penverne" à la base aérienne de Rochefort. En juin 2015 a lieu sur la base de Rochefort la cérémonie de baptême de la promotion 2014 des élèves sous-officiers de l'Armée de l'air, présidée par le Chef d'État-Major des Armées, Pierre de Villiers. Roger Penverne en a été désigné le parrain après encore une sélection par un jury militaire.

Lors de cette cérémonie, Pierre De Villiers, Chef d'état-major des armées déclara à propos de Roger Penverne :

- Votre aïeul (Roger Penverne) est l’une des plus belles figures du mythique régiment de chasse « Normandie-Niémen ». Mort pour la France, tombé en plein ciel de gloire, ce héros de la seconde guerre mondiale incarne les plus belles valeurs militaires : le courage, l’honneur, l’enthousiasme et, par-dessus tout, la foi en la victoire. Il est un exemple pour la promotion qui porte son nom. Il est un exemple pour nous tous, un modèle ... Il avait le regard clair et la tête haute des héros.

La mère de Roger Penverne disait toujours:

- Il est mort mais en réalisant son rève qui était de piloter.

Roger Penverne qui fut un merveilleux combattant nous a laissé un précieux Journal de guerre, c'est le livre intitulé «Pilotes du Normandie-Niemen» salué par la critique.

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COMMUNIQUE

De nouveau la barbarie du terrorisme a frappé notre pays, assassinant à Carcassonne le passager d’une voiture, et à Trèbes un client et un employé de supermarché, ainsi qu’un lieutenant-colonel de gendarmerie ayant courageusement proposé de se substituer à une employée prise en otage par le criminel se réclamant de l’intégrisme religieux dit «Etat islamique», sacrifiant ainsi sa vie. D’autres victimes du tueur – qui a fini par être neutralisé - sont ou ont été dans un état critique.

La condamnation de tels actes ne peut qu’être totale, ils ne peuvent trouver aucune justification, de quelque ordre que ce soit. Et la volonté de lutter en France et à l’étranger contre leurs auteurs, leurs complices, leurs commanditaires, et l’idéologie qui les inspire doit être sans faille, les moyens nécessaires pour les combattre mis en œuvre, et ce dans le respect de nos valeurs.

Car, si l’intégrisme et le terrorisme qui en découle menacent nos vies et notre mode de vie, ils menacent aussi directement nos principes humanistes et démocratiques qu’ils abhorrent et dénoncent, et indirectement en suscitant des discours xénophobes, autoritaires, potentiellement liberticides qui hélas se multiplient.

En ces moments dramatiques, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR) s’associe à la douleur des familles des victimes de Carcassonne et Trèbes, Jean Mazières, Christian Medves, Hervé Sosna et Arnaud Beltrame, et pleinement à l’hommage rendu à l’abnégation du lieutenant-colonel Beltrame.

                                                                                                        

            Le 26 mars 2018

 

     L’ANACR

 

Lucienne Nayet

 

NAYET

 

 

Lucienne Nayet n'a pas eu d'enfance. Née juive pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s'est cachée jusqu'à l'âge de 4 ans. Mardi, elle a témoigné au collège Max-Jacob avec Anne Friant, fille de résistant. 

Lucienne Nayet est troublée en ce mardi matin. Venue témoigner de son « enfance brisée » par la Seconde Guerre mondiale au collège Max-Jacob, on l'a prévenue, peu avant son arrivée, qu'un obscur site avait publié un article plein de haine antisémite à son égard. L'illustration, un photomontage d'un cliché paru, il y a quelques jours, dans le quotidien La Dépêche, à l'occasion de son intervention dans un collège de Lourdes, lui a cousu une étoile jaune sur la poitrine. Profondément affectée, celle qui est présidente du Réseau des musées de la Résistance nationale a trouvé une motivation supplémentaire pour témoigner devant les élèves de troisième : « Cela prouve qu'il faut continuer à être vigilant. Il faut se méfier de ceux qui accusent les étrangers de tous les maux. C'est comme cela que ça a commencé ».
Déclarée mort-née


« Ça », c'est la Seconde Guerre mondiale et l'extermination des juifs planifiée par les Nazis. Lucienne Nayet est née à Paris, en août 1941, de parents juifs étrangers qui ont fui la Pologne pour le XXe arrondissement de Paris en 1930. « Ma mère a accouché dans l'hôpital Rothschild, le seul qui autorisait encore les médecins juifs à travailler ». Grâce à un réseau de Résistance, elle passe les six premiers mois de sa vie dans la morgue de l'hôpital, aux côtés de dizaines d'autres enfants déclarés mort-nés pour les cacher aux Nazis. Sa mère a le droit à un séjour de convalescence et son père n'est déjà plus là. Elle ne le connaîtra jamais.

 « Il a été raflé trois mois avant ma naissance. De Pithiviers à Auschwitz, il est parti en fumée ».

Développer son jugement


Son début de vie se poursuit dans la clandestinité, à Pouzauges, où sa soeur de 8 ans est hébergée dans une famille de fermiers. « Ils ne pouvaient pas nous garder ma mère et moi. Alors un curé nous a cachées dans un appartement de 15 m², jusqu'à la fin de la guerre ». Le témoignage touche, une élève interroge : « Vous êtes restées pendant plus de trois ans sans sortir d'un petit logement où il ne fallait pas faire de bruit. Mais un bébé ça pleure, comment fait-on pour dissimuler ça ? ». L'ancienne apatride, aujourd'hui habitante de Locquénolé, près de Morlaix, n'a pas la réponse. Sa mère n'a jamais voulu en parler. « Pour éviter de nous faire souffrir sans doute. J'ai reconstitué mon histoire toute seule, en retournant à Pouzauges, quand elle est décédée, à la fin des années 80 ». C'est comme ça qu'Anne Friant l'a rencontrée. Grâce à un article de presse qui racontait les recherches de la « Petite Lulu », comme on l'appelait à Pouzauges. Anne Friant aussi est née pendant la guerre, en 1943, à Brest. Son père, un résistant de la première heure, a toujours échappé aux Nazis. Il est mort en 2012 et Anne Friant l'a toujours admiré. Elle est, depuis, devenue la présidente de l'Anacr 29. « Il est indispensable de se souvenir, d'apprendre, de développer son esprit critique », a-t-elle insisté, hier, devant le jeune auditoire. « Et ne plus se laisser embobiner ».

Le télégramme 21 02 2018