Accueil
DACHAU
QUELQUES DONNÉES SUR LE CAMP DE CONCENTRATION DE DACHAU
-------------------------------------------------------------
Le camp de Dachau était situé en Bavière, à une vingtaine de kilomètres de Munich. C'était le premier camp de concentration créé par les nazis, le 20 mars 1933, soit seulement sept semaines après l’accession d'Adolf Hitler au pouvoir. Il a constitué ainsi le modèle sur lequel d'autres camps ont été construits et ont fonctionné jusqu'à la fin de la guerre.
(http://lerougaildefrancfort.blogspot.fr/)
-------------------------------------------------------------
Les premiers détenus, tous des opposants au nouveau régime, sociaux-démocrates, communistes et quelques monarchistes, ont été internés dans ce camp dans les baraquements d'une fabrique d'explosifs, désaffectée, datant de la première guerre. Ils étaient bientôt rejoints par les témoins de Jéhovah, des droits commun, des Juifs et des Tsiganes, des homosexuels, alors qu'était construit un véritable complexe concentrationnaire.De 1933 à 1939, 35 575 détenus, des Allemands, puis des Autrichiens, des Tchèques et des Polonais, ont été ainsi immatriculés au KL Dachau . A partir de 1939, des détenus provenant de tous les pays en guerre contre l'Allemagne étaient déportés à Dachau.
-------------------------------------------------------------
Les premiers français arrivés dès l'été 1940 au camp, avaient été arrêtés dans les départements français annexés au Reich. Plus de 2 100 travailleurs civils et prisonniers de guerre arrêtés sur le territoire du Reich ont également été déportés dans ce camp. Les autres français arrivaient à partir de 1943, comme Edmond Michelet. Les transports les plus importants ont quitté la France notamment de Compiègne, Dijon, Lyon et Bordeaux entre le 20 juin, et le 28 août1944. Au total, 12.500 français environ ont été immatriculés dans ce camp. Le KL Dachau a compté 169 Kommandos extérieurs dans les dernières semaines de la guerre. Ceux-ci étaient disséminés en Bavière, dans le Wurtemberg et dans les régions frontalières de l'Autriche. Plusieurs Kommandos de femmes, intégrant quelques 11.000 déportés, dépendaient également du KL Dachau, comme celui des usines Agfa à Munich ou celui des constructions mécaniques des Michelwerke à Augsbourg.
-------------------------------------------------------------
Le camp de Dachau a aussi présenté quelques caractéristiques propres comme, à partir de la fin de 1940, le regroupement, après une convention ratifiée entre le IIIe Reich et le Vatican, des prêtres de toutes nationalités initialement dispersés dans les autres camps de concentration. Toute fois,ce regroupement ne devint systématique qu'à partir de novembre 1944. Au total, 2271 religieux ont été comptabilisés à Dachau, dont 700 y sont morts, outre 300 qui disparaissaient au cours des transports d'évacuation. 156 prêtres français ont été déportés à Dachau dont Monseigneur Piguet, évêque de Clermont-Ferrand, et le père Michel Riquet. Parmi les autres personnalités françaises déportées à Dachau se trouvait le général Delestraint,chef de l'Armée Secrète, qui a été exécuté le 19 avril 1945. ( voir le témoignage du R.P Sommet sur ce site).
-------------------------------------------------------------
Le 26avril 1945,alors qu'une épidémie de typhus sévissait dans le camp depuis décembre 1944 et causait de nombreux décès, les SS organisaient l'évacuation de 7 000 détenus vers le Sud. Ces différentes colonnes ne pouvaient être atteintes qu'au début du mois de mai par les troupes alliées. Les 30 000 survivants restés au camp étaient libérés le 29 avril par les troupes américaines. Au total, plus de 200 000 déportés sont passés par Dachau et ses Kommandos, dont au moins 31 591 sont décédés dans le camp.
-------------------------------------------------------------
D’après le Tome I du Livre Mémorial de la Déportation page 175 publié par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation aux Editions Tirésisas
Déportés hommes du Morbihan pendant l’année 1944
Convoi parti de Paris le 13 janvier 1944 vers le KL du STRUTHOF
André GILLARD né le 26 octobre 1904 à Lorient, déporté NN matricule 6974. Il décède le 8 avril 1944 : il avait 39 ans .
Convoi parti de Compiègne le 17 janvier 1944 vers le KL de BUCHENWALD
Jean DUC né le 10 décembre 1924 à Lorient . matricule 40909 .Il est transféré à Flossenburg où il décède le 3 août 1944: il avait 19 ans .
Adolphe CHAPET, né le 10 janvier 1886 à Lorient. matricule 39565 .Il est transféré à Bergen Belsen il décède le 15 avril 1945: il avait 59 ans .
Convoi parti de Compiègne le 22 janvier 1944 vers le KL de BUCHENWALD
Emmanuel LE COTRE , né le 1er janvier 1913 à Lorient , mort le 15 juillet 1944, il avait 31ans.
Marcel LE BARON, né le 11 juillet 1916 à Hennebont, N° matricule 41564, transféré à Dora, il y meurt le 31 mars 1945. Il avait 28 ans.
Paul LE GAL, né le 4 septembre 1890 à Lorient, transféré à Dora N° matricule 42806, il y meurt le 19 mai 1944. Il avait 54 ans.
Convoi parti de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL de MAUTHAUSEN
François CORNN, né le 21 novembre 1912 à Lorient. N° Matricule 59780.. Transféré à Hartheim, il y décède le 13 décembre 1944. Il avait 22 ans.
Albert LE BAIL, né le 8 février 1894 à Lorient. N° Matricule 59516 Transféré à Gusen, il y décède le 14 mars 1945. Il avait 51 ans.
Eugène LE GAL, né le 10 juillet 1889 à Lorient, N° Matricule 59957, transféré à Flossenburg puis à Térezin, il voit la libération des camps mais il décède le 30 mai 1945, avant son rapatriement : il avait 55 ans.
Gilles LE ROUX, né le 26 décembre 1922 à Hennebont, N° matricule 60547, décédé le 22 avril 1945 . Il avait 22 ans .
François RENAULT, né le 13 juin 1900 à Ploemeur,N° Matricule 60501, décédé le 8 décembre 1944, au kommando de Gusen. Il avait 44 ans.
Rappelons que les 50 jeunes gens , pris comme otages dans la rafle de GUILLERS le 20 janvier 1944, suite à l’assassinat d’un soldat allemand, faisaient partie de ce convoi du 22 mars 1944 et que 25 d’entre ne sont pas revenus de déportation .
Convoi parti de Compiègne le 6 avril 1944 vers le KL de MAUTHAUSEN
André JOLY, né le 13 janvier 1925 à Lorient, N° matricule 62592, il décède le 10 juillet 1944. Il avait 19 ans ;
Jean LE HULUDUT, né le 28 juillet 1910 à Lorient. N° matricule 62562, puis à Hartheim où il est gazé le 5 décembre 1944. Il avait 34 ans;
Joseph LE LEUH, né le 08 juin 1891 à Auray, N° matricule 62702. Transféré au KL de Gusen, il y décède le 09 décembre 1944. Il avait 53 ans ;
Convoi parti de Paris le 13 avril 1944 vers le KL de NALZWEILER
Yves LE FUR, né le 13 août 1896 à Lorient, N° matricule 11884, sera transféré à Dachau, Groditz et enfin au Kommando de Flossenburg où il décède le 26 mars 1945. Il avait 49 ans;
Convoi parti de Compiègne le 27 avril 1944 vers le K.L AUSCHWITZ
Louis BILLET, né le 19 avril 1897 à Vienne ( 38). Il aurait agi dans la résistance à AURAY.. matricule 185.080, transféré à Buchenwald, il y décède le 23 février 1945 : il avait 47 ans.
Théodore JOUANNO, né le 15 octobre 1917 à Auray, matricule 185.793, transféré à Buchenwald, puis Flossenburg, où il décède le 24 mars 1945 : il avait 24 ans.
Joseph MARTIN, né le 29 février 1904 à Auray, matricule 186.031, transféré à Buchenwald, puis Flossenburg, et enfin à Mulsen où il décède le 4 mai 1945: il avait 41 ans.
Claude SAINT ETIENNE, né le 15 septembre 1916 à Lorient, matricule 186.374, transféré à Buchenwald, puis Flossenburg, on ignore ce qu’il est advenu de lui.
Convoi parti de Compiègne le 21 mai 1944 vers le K.L NEUENGAMME
Pierre LE HEN , né le 27 novembre 1894 à Inguiniel , mort le 19 juin 1944 : il avait 50 ans
Albert LE GULUDEC, né le 23.04.1904 à LOCMIQUELIC, N° de matricule 31883, mort à Bergen-Belsen, le 25 mai 1945, avant son rapatriement: il avait 31 ans
Pierre MORVAN, né le 6 juillet 1916 à Etel, appartenait au réseau OSCAR N° matricule 30626, puis, devant l’avance des troupes soviétiques, transféré par les allemands au camp de Ravensbruck où il décédera le 16 avril 1945: il avait 28 ans.
Pierre RICHARD, né le 21 /06/1909 à Etel porté disparu en déportation,
Paul SPOOR né le 15 février 1915 à Lorient. Devant l’avance des troupes soviétiques il est transféré à Woblelin, où il décède le 15 avril 1945: il avait 30 ans.
Convoi parti de Compiègne le 21 mai 1944 vers le K.L DACHAU
Jacques LE GUENNEC né le 12 janvier 1925 à Lorient, il avait 19 ans, Louis GUILLAM, né le 10 juillet 1923 à Lorient, il avait 21 ans, et Georges HUET, né le 19 juin 1921 Lorient, il avait 23 ans, morts pendant le transport .
Marcel LE BRAN, né le 02.08.1920 à Lorient, décédé le 30 avril 1945 à Allach : il avait 24 ans.
Convoi parti de Paris Le 7 juillet 1944 vers le K.L NATZWEILER
Pierre LEMÉE, né le 6 septembre 1899 à Hennebont . Matricule 19390 Transféré à Dachau, Mauthausen, Melk il décède le 13 mars 1945 à Nordhausen. Il avait 45 ans. Convoi parti de Compiègne le 15 juillet 1944 vers le K.L NEUENGAMME
Henry LE CUNFF né le 25 septembre 1922 à Lorient. matricule 37275. Devant l’avance des troupes soviétiques, le camp est évacué, il décède le 3 mai 1945 sur le bateau Athen dans la baie de Lübeck-Neustadt, lors d’un bombardement par les alliés. Il avait 22 ans.
Léon LE MOULLEC, né le 13 octobre 1920 à BELZ, appartenait au réseau Libération NORD arrêté à Paris début Mai 1944, N° de matricule 37345, transféré dans le camp de Wobbelin, où il meurt du typhus le 2 mai 1945. Il avait 24 ans.
Victor LE ROUX né le 21 mai 1917 à Languidic, N° de matricule 37381, meurt le 09 février 1945:Il avait 27 ans.
François LE RUYET, né le 18 juillet 1909 à Malguenac, N° de matricule 37255, transféré à RAVENSBRUCK où il meurt le 01 mai 1945 avant son rapatriement: Il avait 35 ans.
Louis LE SOLLIEC, né le 16 janvier 1920 à Le Faouet, N° de matricule 37445, mort le 07 mars 1945, Il avait 25 ans.
Ferdinand LE TOUZIC, né le 29 septembre 1924 à Bubry, N° de matricule 36661, déporté à transféré à Sandbostel où il meurt le 04 mai 1945 avant son rapatriement, Il avait 20 ans.
Marcel OLLIVIER, né le 18 octobre 1905 à Lorient. matricule 37535. Transféré à Bremen, il y décède le 8 février 1945. Il avait 39 ans.
Convoi parti de Compiègne le 28 juillet 1944 vers le K.L NEUENGAMME
Francis CADIC, né le 28 mars 1908 à Lorient. N° matricule 39378, décède le 13 février 1945 à l’âge de 33 ans.
Théodore ESVAN, né le 03 août 1916 à Keryado.transféré à Ravensbruck où il décède le 23 avril 1945 Il avait 29 ans.
Roger GUILLEMOT né le 02 décembre 1914 à Lorient. Transféré à Dachau, il décède dans ce camp le 14 janvier 1945. Il avait 30 ans.
Joseph LE GUENNEC, né le 2 février 1906 à Auray. N° matricule 40253. Transféré à Sandbostel , il décède le 15 mai 1945, avant son rapatriement, à l’âge de 39 ans
Etienne LE VAGUERES né le 6 août 1921 à Lorient. Matricule 39809, mort le 2 mars 1945, il avait 23 ans.
Ange NICOLAS, né le 29 janvier 1902 à Hennebont. N° matricule 39654, il décède le 17 décembre 1944 dans un lieu non déterminé. Il avait 32 ans.
Convoi parti de Pantin le 15 août 1944 vers le K.L de BUCHENWALD
Georges LE BEUVE, né le 13 juillet 1894 à Lorient .Matricule: 77034, il est transféré à Dora où il décède le 13 novembre 1944 à l’âge de 50 ans.
Ange FAUCOURBE, né le 22 mai 1900 à Lorient .Matricule 77259,il est transféré à Dora où il décède le 15 novembre 1944 à l’âge de 44 ans.
Yvonne LE MAREC, épouse Robert du COSTAL, née le 18 mars 1899 à Lorient .Matricule 57742 transférée à Ravensbruck puis au Kommando de Torgau et enfin à Rechlin où elle décède le 3 mars 1945 : elle avait 46 ans .
Convoi parti de Compiègne le 17 août 1944 vers le K.L de BUCHENWALD
Charles BERTHELOT, né le 29 janvier 1892 à Lorient, matricule 78773, transféré au kommando de Neu Stassfurt, il décède dans une marche de la mort le 17 avril 1945 entre Oberaudenhain et Bockwitz: il avait 53 ans .
Convoi parti de Belfort le 26 août 1944 vers le KL de NATZWEILER
Emile AUDRAN, né le 18.03.1904 à Hennebont, N° de matricule 23807, mort à Hannover le 22.02.1945 il avait 41 ans .
Paul CONNAN, né le 05.04.1912 à Locmine, N° de matricule 23857, mort le 31.12.1944 à Melk, il avait 32 ans .
Félix GUILLET , né le 23 mars 1899 à Blain, arrêté le 18 juin 1944 à Belz N° de matricule 23897, puis, du fait de l’évacuation de ce camp, est transféré le 4 septembre 1944 au camp de DACHAU, N° de matricule 100 162. Avec une cinquantaine d’autres déportés, Félix GUILLET est à nouveau transféré, fin octobre 1944, au camp de Neuengamme, où il décède le 23 mars 1946. Il avait 43 ans .
Georges KERANGOAREC né le 4 mai 1923 à Lorient, Transféré à Dachau, à Flossenburg puis à Groditz où il meurt le 25.02.1945, à 22 ans.
Jean MARTIN, né le 24.11.1913 à Lorient, N° de matricule 23967, mort dans la baie de LUBECK, Il avait 31 ans
Edmond PERESSE, né le 20.11.1920 à Languidic, N° de matricule 24013, mort le 28.02.1945 à Neuengamme, Il avait 24 ans
Jean RIO, né le 23.06.1922 à Ploermel N° de matricule 24025, mort le 21.02.1945 à Vaihingen, Il avait 22 ans
Jean SEVENO, né le 21.08.1921 à Plumelin, N° de matricule 24042, mort le 23.12.1944 à Dachau, Il avait 23 ans
Constant VINET, né le 11.01.1906 à Quiberon, N° de matricule 24064, mort le 01.02.1945 à ALLACH, Il avait 39 ans
Convoi parti de Belfort le 29 août 1944 vers le KL de NEUENGAMME
Yves SAINT JALMES , né le 24 mars 1919 à Lorient, N° de matricule 44030, transféré à Wilhelmshaven puis à Bremen où il décède le 15 avril 1945 : il avait 26 ans
Récapitulatif établi à partir des renseignements contenus
dans les listes du Livre Mémorial de la Fondation de la Mémoire de la Déportation,
dans celles du Mémorial de la SHOAH, ainsi que celles du site
“ Mémoire de guerre/déportation des juifs 56/ déportés 56"
et dans l’ouvrage de Roger LE ROUX “ Le Morbihan en guerre “
P.S si vous voyez des inexactitudes , merci de nous en informer
Le massacre de GARDELEGEN
le 13 avril 1945 des hommes de son kommando furent conduits par petits groupes dans une
grange garnie de paille, que les S.S. arrosèrent d'essence avant d'y mettre le feu.
Les Américains de la 9' Armée, quand ils arrivèrent, le lendemain, trouvèrent des détenus encore vivants, que les cadavres de leurs compagnons avaient protégés. On put identifier le corps de Pierre Ropert.
-------------------------------------------------------------
le massacre jour où 1016 déportés provenant du camp de DORA ont été brûlés vifs dans une grange,,
Devant l’avance des troupes alliées,les allemands décident l’évacuation du camp de Dora.
-------------------------------------------------------------
Commence alors pour les survivants une horrible marche de la mort.
-------------------------------------------------------------
Le mercredi 10 avril 1945 , un convoi de détenus, venant de Niedersachswerfen par Ellrich et faisant route vers BERGEN BLESEN est stoppé, à hauteur de la bourgade de Gardelegen située à 60 km de Magdebourg, par une attaque de l’aviation alliée. Un second convoi se trouve bloqué à son tour.
Le 12 avril , le SS Gerhard THIELE décide de faire disparaître le millier de détenus des deux convois avant l'arrivée de l’armée américaine.
Une châtelaine du pays, Mme Bloch von Blochwitz, âgée 80 ans, met à la disposition des assassins une de ses granges. Le 13 avril , les déportés sont rassemblés puis enfermés dans la grange remplie de paille imbibée d'essence à laquelle trois SS mettent le feu. Les prisonniers qui cherchent à sortir sont abattus...
Le 15 avril la 102è division d'infanterie de l'armée américaine découvre l'horreur du massacre. Le major KEATING envisage de faire bombarder la ville à titre de représailles. Les autorités religieuses protestantes par l’entremise des pasteurs Franz et Hedewald et du doyen Wendt, parviennent à l'en dissuader... Notons que ces hommes n’étaient pas intervenus auprès du SS THIELE.
-------------------------------------------------------------
La population de Gardelegen doit défiler devant les cadavres, fournir les linceuls et assister à l'inhumation où les honneurs militaires sont rendus aux victimes. Les tombes seront creusées par la jeunesse hitlérienne locale. Le mercredi 25 avril, 1016 habitants portant chacun une croix, font, en procession, le chemin de la ville à la grange d'Isenschnible.
Keating fait apposer sur la porte du cimetière, cette inscription Cimetière de Gardelegen
« Ici reposent 1016 prisonniers de guerre alliés qui ont été tués par leurs gardiens. Ils ont été enterrés par les habitants de Gardelegen, qui ont la responsabilité des tombes afin qu'elles restent toujours aussi vertes que le souvenir de ces malheureux restera dans le cœur des hommes épris de liberté partout dans le monde... »
-------------------------------------------------------------
Quant au chef des assassins Thiele, il avait disparu vers 15 h, le 14 avril 1945, peu avant l'arrivée des Américains et son épouse prétendait ne pas savoir ce qu’il était devenu. En fait, après la chute du mur de Berlin, la trace du SS Thiele a été retrouvée. Utilisé par les services de la STASI (1), il revoyait sa femme et subvenait à ses besoins par l'intermédiaire d'une « messagère » jusqu'à sa mort, survenue le 30 juin 1994.
-------------------------------------------------------------
( 1) La Stasi créée le 8 février 1950, était le service de police politique, de renseignements, d’espionnage et de contre-espionnage dans le Ministère de la Sécurité d’Etat de la République Démocratique Allemande,
-------------------------------------------------------------
Voici le témoignage d’un des huit survivants dont trois français qui se sont protégés sous les cadavres de fuyards abattus à l'entrée de la grange et que le feu a épargnés, témoignage de Georges Crétin - Matricule 51937, publié par l’ Association Française “Buchenwald, Dora et Kommandos” ?
-------------------------------------------------------------
“Après un long et pénible transport depuis Ellrich, le train ayant été mitraillé par l'aviation alliée, la locomotive rendue inutilisable, nous quittons la station de Mietze et devons continuer à pied. Tout le long de la route gisent des cadavres, qui ont subi les méfaits d'une colonne nous ayant devancés. Nous marchons toute la nuit, traversant plusieurs villages, et nous arrivons au petit matin à la ville de Gardelegen. Nous sommes rassemblés dans une école de cavalerie, dont le manège nous sert de cantonnement, et nous permet de nous étendre et nous reposer toute la journée et la nuit. Entre-temps, nous avons eu une distribution de soupe.
-------------------------------------------------------------
Le lendemain, vendredi 13 avril, les S.S. sont intervenus, faisant sortir des détenus allemands, et les équipent de tenues militaires allemandes. Le temps passe. Un appel nous astreint à un rassemblement, et nous apprenons que nous devons changer de bloc. Un premier commando est formé, à destination inconnue ! Où ? Quelques instants après, ce sera notre tour. Encadrés par les S.S. et leurs nouvelles recrues, nous nous acheminons par un petit chemin hors de la ville. Devant un canon en batterie, un chef, jumelles en mains, surveille les abords d'une route située en dessus de la ville ; au loin, une grange en plein champ. Mon camarade Jean Paris, à mes côtés, me fait remarquer une sentinelle qu'il reconnaît pour être un des anciens détenus d'Ellrich (un écusson vert).
-------------------------------------------------------------
Quand nous arrivons devant une des portes de la grange, un avion de chasse allemand passe au- dessus de nous, faisant du rase mottes. Derrière nous, une sentinelle tire un coup de feu pour nous obliger à rentrer plus rapidement. À l'intérieur, se trouve une couche de paille assez épaisse. Chacun cherche un coin pour se reposer de son mieux. C'est à ce moment que le feu apparaît sous la porte fermée. C'est ainsi que nous nous retrouvons bloqués à l'intérieur. Immédiatement, chacun essaie d'éteindre le feu en tapant dessus, avec sa propre couverture. Quelques minutes après, un chef S.S. apparaît : il porte une torche enflammée dans une main et un revolver dans l'autre. Nous réalisons de suite les risques courus.
-------------------------------------------------------------
Un camarade, couteau à la main, se jette sur le S.S. Celui-ci, méfiant, se retourne et, froidement, l'abat d'une balle. Un tas de paille plus important prend feu à son tour.
-------------------------------------------------------------
Pour nous défendre, nous faisons l'impossible pour refouler la paille plus au centre. Le toit, assez élevé, n'est pas touché. Certains arrivent à ouvrir les portes pour essayer de sortir. Mais, à ce moment, les sentinelles n'hésitent pas à tirer sur tous ceux qui sortent, avec des mitraillettes. C'est un véritable massacre. La plupart succombent. Les victimes tombent sur la paille qui s'est embrasée.
-------------------------------------------------------------
Me trouvant, miraculeusement, derrière une pile de morts tombés vers une porte, je suis, de ce fait, protégé du feu et des balles. Un jeune réussit à sortir et, bras en croix, il implore la pitié, mais il est abattu aussitôt. Mon camarade Jean DESVIGNES est abattu alors qu'il criait : « Vive la France ». Quelques minutes après, c'est le tour de mon ami Jean PARIS, abattu par une rafale. Je ressens une violente douleur à la cuisse gauche. Plus tard, j'ai su que c'était une décharge, provenant d'un fusil de chasse. À mes côtés, un camarade de camp est touché à la tête, d'autres s'abattent en tous sens et me recouvrent en tombant.
Un moment, je sens mes pieds qui commencent à avoir chaud, le feu se rapproche. J'essaie de me dégager, avec bien des difficultés. Face à moi, à une dizaine de mètres, une sentinelle me prend pour cible. Les balles sifflent à mes oreilles. Enfin, je réussis à m'accroupir, derrière les morts ; une balle m'érafle le dos. Dehors, la nuit tombe. Me déplaçant vers le centre de la grange, je m'étends entre deux cadavres ; à cet endroit, la paille se trouve en partie dégagée. La fusillade a ralenti, cependant que de violentes explosions de grenades sèment la mort un peu partout. Epuisé, je finis par m'endormir.
-------------------------------------------------------------
De bonne heure, le matin, un bruit de pelles et de pioches me réveille. Dehors, on creuse une fosse pour ensevelir les cadavres. Ceux-ci sont tirés, au dehors, à l'aide de crochets ; c'est vraiment macabre ! Des coups de feu crépitent encore de temps à autre, achevant les blessés. J'arrive péniblement à me traîner jusqu'à l'autre côté de la grange.
-------------------------------------------------------------
J'aperçois un camarade qui se lève, sort par une des portes non surveillées. Les sentinelles nous croient tous morts. Suivant des yeux mon camarade, je voudrais pouvoir le suivre, mais je suis dans l'impossibilité de marcher, et je ne bouge plus. Bientôt, ce camarade revient sur ses pas, une sentinelle l'a interpellé, et un coup de feu me fait comprendre que tout est fini pour lui. La fumée est toujours dans la grange.
-------------------------------------------------------------
Dehors, il fait beau. Les fossoyeurs font toujours leur triste besogne. Des civils, avec pelles et pioches, s'en vont, alors que l'on entend quelques coups de canon, assez lointains.
-------------------------------------------------------------
Pour la deuxième fois, la nuit tombe, me laissant au milieu de nombreux cadavres. S.S. et fossoyeurs sont partis. Au matin, la fumée a disparu. Bien des morts (environ 300) ont été ensevelis. Pas très loin de moi, cela remue fébrilement. Quelqu'un rentre dans la grange et ressort aussitôt, et rentre à nouveau. On parle, je ne comprends pas. Dans un coin, un déporté pleure, se lève. Je réalise ce que le visiteur a voulu dire : « Les Américains sont arrivés la veille ». Je comprends la fuite de nos sentinelles.
L'homme s'approchant, je me lève à mon tour ; il en est tout surpris. Il m'aide à sortir, et me fait coucher sur une couverture. Un autre survivant sort à son tour. Il vient vers moi... Il parle français :
j'apprends qu'il est Guy CHAMAILLARD. Il n'est pas blessé, mais il a les yeux fatigués par la fumée.
-------------------------------------------------------------
Plus tard, un chariot traîné par des hommes emmène les blessés, accompagnés par les quelques survivants qui peuvent marcher. Nous sommes dirigés vers un poste américain où, après discussion, on fait venir une ambulance. Celle-ci nous conduit dans une infirmerie où docteurs et infirmières sont allemands. On me soigne pour mes blessures et une pneumonie.
Quelques jours plus tard, un Français vient à l'infirmerie, cherchant Chamaillard. Je lui dis qu'il a été évacué, il en est surpris ; il m'annonce que je ne resterai pas ici. En effet, une heure après, un docteur américain, accompagné d'infirmiers, après m'avoir examiné, me déclare transportable. Cette fois-ci, je suis dirigé vers l'hôpital de Gardelegen, sous contrôle américain. Au bout d'un mois et demi, après récupération de mon poids, je suis rapatrié par la Belgique, pour arriver chez moi, le 14 juin 1945. “
-------------------------------------------------------------
Document établi
par Katherine LE PORT d’après l’ouvrage
de Roger LE ROUX
“ Le Morbihan en guerre”
-------------------------------------------------------------
P.S si vous voyez des inexactitudes , merci de nous en informer Si vous disposez d'informations,
merci de nous les transmettre, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.