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Les massacres d’août 1944 à Hennebont
Situation dans le MORBIHAN début août 1944 , après la percée d’Avranches :
De Pontorson, le Général John S.Wood, à la tête de la 4eme division blindée, descendait vers Rennes, que les Allemands évacuaient le 4 août. Le 5 août lendemain la 4éme division blindée atteignait Vannes et le 25 ème corps d'armée du général Fahrmbacher se trouvait coupé du gros de la 7e armée.
Dès le 3 Août , devant l'avance alliée, le Général Fahrmbacher , commandant le 25° Corps d'armée allemand, transférait son PC de Pontivy à Lorient dans le grand bunker de Kéroman, obéissant ainsi aux ordres d'Hitler d'y constituer une des places fortes de l'Atlantique avec Brest et Saint Nazaire, en vue d'opérations futures qu'il estimait encore possibles . Les meilleures troupes avaient déjà été dirigées depuis le 6 juin 1944 sur le front de Normandie.
Restaient à la disposition du Général Fahrmbacher dans le Morbihan des éléments de la 265e division ainsi que les tristement célèbres “ unités de l'est ” (Cosaques, Géorgiens et Ukrainiens).
Le 4 août, les mouvements de repli des troupes allemandes s'amplifiaient. Pontivy était évacué. Du 4 au 6 août, des milliers d'Allemands et de “Russes blancs” équipés d'un lourd matériel, fuyant l’avancée des chars américains, convergaient vers Lorient, conformément aux consignes données par le Général Fahrmbacher. Beaucoup d'entre eux devaient passer par Hennebont et franchir le Blavet .
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L'arrivée des Américains dans la région d'Hennebont, le 6 août, rendait encore plus difficile le cheminement des derniers groupes ennemis qui cherchaient à gagner Lorient.
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Dans la soirée de ce dimanche 6 août, la forteresse de Lorient s'apprêtait à soutenir l'assaut des armes alliées et les troupes des avant-postes en interdisaient maintenant l'accès tandis que la canonnade grondait sur la ville.
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A Hennebont de nombreux habitants étaient allés voir les soldats américains à Languidic.
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Quatre jeunes gens qui s’étaient attardés à Languidic auprès des Américains ont été arrêtés par les allemands. Incapables de justifier leur présence sur la route après le couvre-feu, ils étaient conduits à la ferme de Ty Méné, sur le chemin de Lochrist, et abattus.
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Le lundi matin, 7 août, la colonne américaine venue de Vannes traversait sans rencontrer d'opposition Landévant puis Branderion, jusqu'où l'avait accompagnée un avion d'observation.
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Vers 9 heures, elle bousculait le 3ème escadron de cavalerie ukrainienne qui rebroussait chemin.
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À Hennebont, de nombreux habitants avaient quitté leur maison pour accueillir «les libérateurs».Pourtant Américains et FFI de la 1ère Compagnie, 7ème Bataillon accueillirent les manifestations de joie avec prudence, conseillant à la population: «Rentrez chez vous, criaient-ils, ce n'est pas fini!».
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Selon un témoin, «les Allemands en fuite repassaient le pont à toute allure dans une panique et un désordre indescriptibles . Ils voulaient franchir le Blavet avant de faire sauter les ponts qu'ils avaient minés. Les Russes blancs, à cheval, dévalaient la rue Trottier sans égard pour la population».
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Et, en effet, selon le correspondant du journal La Liberté : «Vers 9 h , les cavaliers dévalent la rue Trottier. Une demi-heure après, les deux piles du pont de la route nationale sautent sous l'action d'une formidable charge de dynamite. L'explosion est si forte que des quartiers de pierre du parapet pesant plusieurs centaines de kilos sont projetés sur le chemin de Saint-Caradec».
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Puis, vers 10 heures, les premiers obus percutants, fusants et incendiaires tirés de Lorient et par les canons de 203 de Groix tombaient sur le centre de la ville, surtout rive droite, au Ty Mor, au Quai des Martyrs, à Kerroch, les tirs ne cessant qu'après 16 h. Une vingtaine d’habitants étaient tués, 180 blessés
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Toutefois, les Allemands ne se limitaient à bloquer la marche des blindés : ils voulaient frapper la population qui s'était rassemblée pour fêter l’arrivée des soldats américains.
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Les massacres de civils allaient se poursuivre, faisant entre le 7 et le 9 août au moins 46 victimes, massacres qu’avec le cynisme de l’assassin qui cherche à sauver sa propre tête, Fahrmbacher n’hésitait pas à présenter comme des ripostes de légitime défense dans son rapport «Lorient 1940-1945», rédigé à partir de 1946 à la demande du service historique de l’Etat-major général des Etats Unis :
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“Des blindés américains, qui venaient de Baud, tentèrent de pénétrer à Hennebont... Cela valut un sévère combat d'ar tillerie, particulièrement à la lisière Est de la ville où se trouvait un barrage routier que gardait le 3ème escadron de cava lerie ukrainienne, commandé par le capitaine de réserve le comte Bernstorf.
Au mépris du droit des gens, la population prit part au combat en se mettant à tirer des fenêtres sur la troupe.
Au cours du vif engagement qui s'ensuivit, les 1er et 3ème escadrons de Cosaques subirent des pertessensibles, mais il y eut aussi bien des habitants qui payèrent de leur vie leur intervention dans le combat... Les unités qui se trouvaient à Hennebont étaient faibles mais purent, juste à ce moment, être renforcées par une compagnie du détachement d’artillerie de marine 681: elles se lancèrent donc à la contre-attaque en cours de soirée, chassèrent l'adversaire et reprirent le faubourg... Les 8 et 9 août, à Hennebont et dans les environs, tout restait tranquille, à l'exception de quelques coups de fusil échangés avec des habitants qui combattaient en marge de toutes les lois.
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Le rapport précis et circonstancié établi à partir des témoignages recueillis auprès des rescapés, par Monsieur Mariette, premier adjoint au maire d’Hennebont en 1945 et 1946, (décédé en février 1955), permettait, dès 1946, de dénoncer les mensonges de l’officier nazi.
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Qu’on en juge:
Dans la journée du 7 août, dans le quartier de «La Maison Rouge», des soldats faisaient sortir de la maison où ils s’étaient réfugiés, quatre ouvriers qui travaillaient au camp des Genêts pour les Allemands: il s’agissait de Marcel Theof, (20 ans), Louis Laudrin, (22 ans), Antoine Scoarnec, (38 ans), Jean-Marie Savin, (47 ans). Les quatre hommes étaient abattus sur le chemin du Guiriel.
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Joseph Maillard, 78 ans était tué sur le pas de la porte de sa maison.
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Vers 16 heures, les Allemands mettaient le feu à la récolte des époux Le Toullec, sur l'aire à battre du Manic. En raison du danger, M. Penvern, propriétaire exploitant du Manic, avait fait évacuer les bestiaux et, avec sa belle-mère, Madame Le Garrec, il s'était réfugié dans un abri voisin pour pouvoir intervenir si le feu se communiquait à la maison d'habitation. Vers 21 heures, Mme Le Garrec et son gendre, M. Penvern, étaient tués à coups de grenades dans leur abri.
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Ce même jour, vers 19 heures, Pierre-Louis Le Lan, 50 ans, ouvrier charron à Kerroch, se trouvait avec sa femme sur le pas de la porte regardant passer des soldats allemands, une cinquantaine, armés de mitraillettes, portant au cou des chapelets de balles. La plupart d'entre eux avaient les yeux masqués de lunettes noires, sans doute pour se rendre méconnaissables.
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A ce moment là, expliquait Pierre Le Lan «un sous-officier m'appelle, et sous la menace du fusil, me fait marcher, les bras en l'air.»
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En cours de route, étaient arrêtés de la même façon Jean-Marie Daniel, 50 ans, couvreur à Kerroch, Charles Matelot, 53 ans, médaillé militaire, retraité de l'arsenal, Falhun, 50 ans, ouvrier de l'arsenal, Simon Le Roux, 43 ans, manoeuvre , Kerroch, Coatsallou, ouvrier de l'arsenal, réfugié à Kerroch.
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Selon Pierre Le Lan :“Ils nous font mettre en rang devant la maison Le Roux. Ils ne vont pas nous tuer, tout de même», me dit mon camarade Matelot. «C'est pourtant bien pour ça qu'ils nous font mettre en rang les bras en l'air. Tu vas voir. Le sous-officier arme sa mitraillette et l'essaie de deux balles à terre. A dix mètres de nous, il tire dans notre direction. Simon Le Roux et moi prenons la fuite sans avoir été atteints pendant que nos camarades Daniel, Matelot, Falhun et Coatsaliou tombent à terre. Ce dernier qui n'est que blessé fait le mort».
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«Au cours de la nuit, il réussit à se traîner jusqu'à son domicile en faisant, sur le dos, des mouvements de reptation à l'aide des jambes et de son bras valide. Puis je cours dans le fossé en me baissant le plus possible jusqu'à la maison Le Bobinnec où j'oblique à droite pour atteindre la ferme de Ty-Nehué. Je grimpe l'échelle opportunément appuyée à la fenêtre du grenier et la repousse d'un coup de pied. J'étais sauvé. Simon Le Roux, qui s'était échappé en même temps vers Saint-Caradec, a réussi, lui aussi, à se sauver...
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En même temps que nous, ont été appréhendés et fusillés, Yvon Le Roux, 23 ans, manoeuvre à Kerroch, frère du précédent, et Pierre Hervé, 43 ans, manoeuvre, même adresse. Sous menace d'être tués à coup de grenades, ils ont dû sortir de l'abri sous terre où ils s'étaient réfugiés».
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En descendant vers Hennebont, les soldats parvenaient au droit de la ferme de Ty-Nehué.
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Dans le chemin de Toul-bellec, ils rencontraient quelque femmes avec des enfants, ainsi que Monsieur Le Rouzic âgé de 68 ans et sa femme, 64 ans, de Saint-Caradec. Deux soldats encadraient M. Le Rouzic et le poussaient vers l'aire à battre.
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Mais d'autres soldats remarquaient, en bordure du petit chemin, un abri sous terre, d'où ils faisaient sortir Madame Cloirec, son bébé de moins de deux ans et Monsieur Cloirec, 26 ans, propriétaire exploitant de Ty-Nehué: ils exécutaient celui-ci devant sa femme et le bébé.
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Selon le témoignage des époux : « Malgré les cris et les pleurs de toutes les personnes présentes, M. Le Cloirec a été conduit, bras en l'air, devant sa maison où il a été exécuté sans même avoir eu la consolation d'embrasser les siens une dernière fois. Les assassins ont poussé l'abjection jusqu'à détrousser le cadavre encore tout chaud, lui enlevant sa montre et son porte-feuille ».
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Monsieur Jean-Louis Raude, 69 ans, ancien combattant de la guerre 1914-18, assis à l’entrée de sa maison, au Petit-Manic était abattu de rafales de mitraillettes.
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Des soldats incendiaient tout le bas de la Vieille Ville, jetaient des grenades ou tiraient des rafales de mitraillettes dans plusieurs abris.
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Ils blessaient mortellement Mme Durand dont le mari et trois enfants venaient d'être tués par le bombardement. Ils abattaient quatre hommes qui se trouvaient à l’intérieur d’un abri, M. Desjacques, Boulbard, Corvec et Jego, l’un d’eux étant paralytique.
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Ce même lundi 7 août, vers 22 heures, à Saint-Caradec, des soldats allemands lançaient quatre grenades dans un abri où s'étaient réfugiées une trentaine de personnes. Ainsi furent tués Joseph Penhouêt, 68 ans, et Louis Felic, 75 ans. Mme Renaud, née Germaine Felic, transportée à l'hôpital de Vannes y décédait des suites de ses blessures. Il en a été de même pour M. Chabey, 80 ans, ancien maître tanneur, conduit à l'hôpital de Pontivy.
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Le mardi 8 août, vers 7 heures du matin, Julien le Stang, de la Croix-Verte, âgé d'une quarantaine d'années était tué de trois balles de revolver tirées à bout portant, alors qu’il sortait de son abri.
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Le mercredi 9 août, vers 15 h, des Allemands requerraient à Kerroc'h Joseph Le Saec, 62 ans et ses deux fils Joseph, 32 ans et Yves, 18 ans, pour leur faire traîner un petit canon de la Croix Verte au camp de Saint-Nudec en Lanester, près du Toul Douar. Quand ils se furent acquittés de cette corvée, les soldats les frappaient à coups de crosse et les exécutaient sur le bord de la route.
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Le vendredi 11 août vers 16 heures, plusieurs centaines d'Allemands envahissaient les terres du village du Parco et tentaient d'encercler une cinquantaine de patriotes qui s'y trouvaient.
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Par chance, ceux-ci avaient été avertis à temps par Jean Kerbellec, âgé de 16 ans et son frère Joseph, âgé de 14 ans, et pouvaient s'enfuir.
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Entre temps, Emmanuel Kerbellec, leur oncle, était collé au mur pendant deux heures, assistant à l'incendie de tout son bien. Pendant que flambaient les bâtiments et la récolte, les membres de la famille Kerbellec réussissaient à s'enfuir dans un petit bois voisin où les Allemands n'osaient pas les poursuivre par crainte des patriotes.
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Mais d’autres habitants du village n’avaient pu s’enfuir. Les soldats allemands les refoulaient vers la ferme de la Villeneuve, les abattaient puis ils les jetaient dans le feu.
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Ils s'appelaient : Jean-Marie Brient, 57 ans, Yves Brolon, 22 ans, Joseph Driano, 32 ans, Joseph Kerbellec, 43 ans, André Le Floch, 15 ans, Alain Le Guyader, 16 ans, Aimé Le Réour, 19 ans, Pierre Perron, 21 ans, Pierre Queven, 62 ans et Marie-Louise Rio, 83 ans.
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Des crimes semblables étaient également commis à Caudan, Lanester et à Lorient.
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Le 9 août, six cultivateurs de Kerviec en Caudan, dont deux garçons de 14 ans, étaient arrêtés par trois soldats qui battaient en retraite et accusés d'avoir guidé les chars américains à travers le champ de mines de Manéhullec.
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A Manébos en Lanester, le capitaine Hillenbrandt (architecte à Berlin) qui commandait le 2e régiment d'artillerie légère, feignait de se laisser convaincre par leurs protestations d’innocence et demandaient de les libérer. Alors que les quatre hommes et les deux adolescents s’éloignaient, Hillenbrandt donnait l’ordre à de soldat de les abattre en leur tirant dans le dos.
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Cet assassin et quatre de ses complices étaient condamnés à mort et fusillés au stade de Coëtlogon près de Rennes le 27 avril 1946.
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A peu près au même moment, ce 9 août, une patrouille allemande massacrait la famille Kerleau à la Montagne du Salut en Caudan.
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Le 10 août, un jeune homme, non identifié, était appréhendé sur la route et trouvé porteur d'un revolver et de vingt cartouches. Il était conduit à Lorient pour y être traduit devant le tribunal militaire mais l’ adjudant-chef Hartmann abattait le prisonnier et l'enterrait dans le jardin du n° 23 de la rue de Kermélo . Pour ce crime, il était condamné à mort à Rennes le 28 janvier 1947 et fusillé le 1 juillet suivant.
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Près de 70 ans, après ces massacres, pour répondre à Fahrmbacher et rendre hommage aux victimes de cette criminelle armée nazie, qu’il nous suffise de reprendre le jugement, d’une vérité toujours aussi poignante, par lequel M. Mariette concluait son rapport:
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«Ces multiples assassinats ont été perpétrés dans des conditions particulièrement odieuses qui aggravent la culpabilité des criminels. Certains, peut-être pour disculper les Allemands, ont voulu attribuer ces crimes à des Russes blancs. Ceux-ci, s'il y en avait, n'étaient que les instruments des Allemands qui les commandaient.
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Après le pilonnage de la ville par l'artillerie, les Allemands sont descendus vers le Blavet : ils ont mis, à la main, le feu aux maisons du bas de la Vieille-Ville que les obus incendiaires avaient épargnées. Ils ont tué des civils sans défense, des femmes, des vieillards, de 65, 69, 75 et 80 ans. Ils feront croire difficilement que c'étaient là de dangereux «terroristes». Ils faisaient leur besogne avec d'autant plus d'ardeur qu'ils opéraient sans danger et avec l'espoir d'échapper au châtiment».
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Le 11 novembre 1948, le Secrétaire d'Etat aux forces armées Max LEJEUNE, citait la ville d’HENNEBONT à l’ordre du corps d’armée, en tant que ville qui a fait preuve sous l'occupation d'un esprit permanent de résistance à l'ennemi.
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Le 7 août 1944, lors de l'attaque de la place de Lorient par les blindés américains et les soldats des Forces Françaises de l'Intérieur, Hennebont a subi un terrible bombardement d'artillerie de tous calibres causant de lourdes pertes en vies humaines et des destructions considérables.
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Hennebont, par le nombre de ses morts, par ses pertes matérielles élevées, par l'action continue de ses enfants contre l'ennemi s'est acquis des titres à la reconnaissance de la patrie.
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Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre avec Etoile de vermeil.
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Les témoignages, descriptions des massacres, indications sur les noms, âges, des victimes ont été relevés dans la revue publiée par la mairie d’Hennebont et l’Anacr à l’occasion du quarantième anniversaire de la reddition de la poche de Lorient en 1985.
Les massacres de Port Louis de mai à juillet 1944
Le Journal Ouest France dans son édition du Mardi 22 mai 1945 rapportait les faits suivants:
Les Autorités Militaires ont découvert dans la vieille Citadelle de Port-Louis un autre ossuaire qui contenait les restes de soixante neuf personnes, [ la découverte du charnier aurait été faite le 18 Mai , l’exhumation et l’identification des 69 cadavres de patriotes commençant le 19 mai. Six corps, n'ont pu être identifiés. Un 70ème cadavre, de femme vraisemblablement, non identifié lui aussi, était découvert en 1995 à l'intérieur de la Citadelle].
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La Citadelle étant complètement isolée de la ville, l'on n'a recueilli jusqu'à présent, aucun témoignage des habitants concernant l'entrée au Fort des patriotes qui y furent assassinés. Ont-ils été amenés par terre ou par mer au lieu de leur supplice ? à quelle date eurent lieu les exécutions? [les premières exécutions auraient eu lieu le 9 mai1944, les dernières en juillet 1944]Pour le moment, l'on sait seulement que des dizaines de cadavres complètement momifiés, gisent pèle-mêle au fond de fosses sur lesquelles les Allemands de la garnison avaient installé un stand de tir.Un Tchèque et un Polonais incorporés de force dans les compagnies disciplinaires allemandes, ont fourni le renseignement. Pour dégager les corps, il a fallu démolir des murs, puis creuser assez profondément, ce qui n'a pas demandé moins de deux jours de travail. [ des prisonniers allemands ont dégagé les décombres à la pelle et mis à jour trois fosses qui se trouvaient à 1 m 50 de profondeur]
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Est-il exact, comme on nous l'a dit, que les malheureuses victimes, aient été précipitées vivantes dans les fosses et que leurs tortionnaires les aient tuées ensuite en tirant dans le tas, à la mitraillette ? Et pourquoi les Allemands avaient-ils dénommé le lieu tragique "La gare de Quimperlé"? Les Officiers, auteurs de ces crimes abominables seraient en tous cas identifiés.[Passeront en jugement le Général Dûvert commandant la 265e division d’infanterie et le lieutenant Fuchs]
Une femme a été retrouvée en 1995 dans l'enceinte de la citadelle.
Samedi[18mai 1945], vers 18H30 les autorités civiles et militaires se sont rendues à Port-Louis, pour assister à l'exhumation. Etaient présents: MM Le Gorgeu, Commissaire Régional de la République ; Onfroy, Préfet du Morbihan ;les Généraux Borgnis-Desbordes et Monne. L'absoute fut donnée par M. Le Chanoine Grill, Aumônier Divisionnaire.Des Officiers allemands [dont le Vice Amiral allemand Matthiea, commandant de la “ place forte “ de Lorient] assistaient à l'exhumation. Le Lieutenant Le Turner, du 5ème bureau, leur a montré ce “ cruel témoignage de la barbarie allemande”. Les soldats allemands qui procédaient au dégagement des corps ont ensuite recouvert les fosses de draps, de branchages et d'herbes. Des cercueils ont été faits tant par les civils que par les soldats français pour recevoir les corps”
D’autres précisions ont, depuis, été portées à la connaissance des familles et de la population. Ainsi, alors que le commissaire de police présent sur les lieux expliquait :« Dans la partie des remparts, à droite de l'entrée de la citadelle, se trouve, en bordure de mer, un stand de tir, dont la toiture et une grande partie des murs se sont écroulées », on sait aujourd’hui qu’en réalité les murs ont été délibérément dynamités par les allemands «pour faire croire qu'une bombe était la cause de sa destruction » et tenter ainsi de dissimuler les massacres commis.Selon le témoignage de l’Ingénieur principal de la marine Jean Tisserand ( Ouest-France du 18 juin 1988), qui avait assisté à l’exhumation: « Les corps étaient recouverts de chaux, certains mutilés, avec des patates à la place des yeux. Ils étaient déjà dans un état de décomposition qui rendait les identifications difficiles. Certains avaient les mains attachées derrière avec du fil de fer. Ils ont été alignés le long du muret de la Citadelle. C'est là que leurs parents, par la couleur des chaussures, par les revers de veston, par les dents, etc ... ont pu les identifier presque tous.
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Ainsi, le corps du jeune Joseph LE SOLLIEC fut-il identifié par son père, grâce à ses chaussures et à son mouchoir portant ses initiales, celui d’Eugène MORVAN fut reconnu par son frère grâce à ses cheveux et au pantalon de golf qu’il portait, celui de Marcel GAINCHE dit BEN à la taille des menottes qui enserraient ses poignets " d'hercule".
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Parmi les patriotes identifiés, les deux plus jeunes avaient 18 ans, le plus âgé 49 ans, seuls 8 d’entre eux avaient 25 ans ou plus. Ainsi, avaient :
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-18 ans : Jean LE MOULEC, Lucien PERRON,
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-19 ans: Yves BOGARD, Noël COGET, Jean COMMUN, Joseph COTONNEC, Jean DELOFFRE, Jean LE MESTE, Pierre ROYANT, Francis TRÉBUIL,
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-20 ans: Jean CORÉ, Joseph LE CORRE, Gabriel LE GOFF, Mathurin LE TUTOUR, François MAHÉ , Pierre MORVAN, Georges POULHALEC,
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-21 ans: Pierre BARON, Jean FEUILLET, Henri GAILLARD, Jean HASCOAT, Raymond HELLO, Louis LE BAIL, Alexandre LE CHENADEC, Roger LE CUNFF, Yves LE JAN, Joseph LE SOLLIEC, Joseph RIOU,
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-22ans: Alphonse AUDO, Michel COGET, Fernand EVENNOU, Mathurin GUILLO, André KERMABON, René LE DUIGOU, Joseph LE GLOANNEC, Georges LE MOËNE, Louis MAHOT, Eugène MORVAN, Jean NIVOIX, Bertrand PERENNOU, André ROUILLÉ,
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-23 ans: Henri DONIAS, Léon LAUNAY, Jean LE COZ, Albert LESCOAT, Jean MARTIN, Louis MAUBÉ, Aimé TRÉBUIL,
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-24 ans: Marcel GAINCHE, François HENRIOT, Rémy HOUARNO, Roger JUSTUM, Jean MORLEC, François VALY,
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-25 ans: Jérôme FRABOULET, André MAUVAIX, (Mauvaise sur état civil)
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-27 ans: Joseph LAVOLÉ,
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-28 ans: Joseph LE TREQUESSER,
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-36 ans: Jean LE GUIFF,
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-40 ans: Pierre HERVÉ, François LE GALLIC, -------------------------------------------------------------
-49 ans: Émile MAZÉ,
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Parmi les 6 fusillés non identifiés se trouvait peut-être Joseph LE MESTE, originaire de Le Faouët, âgé de 21 ans, arrêté le 29 mai 1944 à Pont Priant en Guiscriff, incarcéré à la prison du Bel Air, fusillé dans un lieu inconnu.
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Jusqu’à cette sinistre découverte, les familles ignoraient tout du sort réservé à leur fils, époux, père. Les généraux nazis et les soldats sous leurs ordres s’étaient ainsi, au mépris de la Convention de la Haye, parfaitement conformés aux ordres de leur Führer, inscrits dans le décret de décembre 1941 dit NN Nacht und Nebel “Nuit et Brouillard “ expliqué comme suit par Himmler, Reichfürher, chef des SS, chef de la Gestapo , le 7 décembre 1941
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“ Après mûre réflexion, la volonté du Fürher est de modifier les mesures à l’encontre de ceux qui se sont rendus coupables de délits contre le Reich ou contre les forces allemandes dans les zones occupées. Notre Führer est d’avis qu’une condamnation au pénitencier ou aux travaux forcés à vie envoie un message de faiblesse. La seule force de dissuasion possible est soit la peine de mort , soit une mesure qui laissera la famille et le reste de la population dans l’incertitude quant au sort réservé au criminel. La déportation vers l’Allemagne remplira cette fonction.”
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Instructions complétées à l’intention des états majors de la Wehrmacht par une lettre du Maréchal Keitel, Chef du Haut Commandement allemand, dans ses directives du 23/07/1941 et du 16/09/1941 diffusées dans toutes les unités de l’Armée allemande à travers l’Europe occupée:
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- Les prisonniers disparaîtront sans laisser de trace
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- Aucune information ne sera donnée sur leur lieu de détention ou sur leur sort.
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L’horrible méfait était si bien caché que, comme il l’expliquait dans son témoignage à Ouest-France paru le 8 mars 1947, le jeune Théodore Le Dortz, lui-même, détenu à la citadelle de Port-Louis en mai-juin 1944 avec ses camarades Jean Martin, Aimé et Francis Trébuil, Bertrand Pérennou, Jean Feuillet et Roger Le Cunff et le professeur Mazé, ignorait, avant son propre départ pour la déportation, en juin 1944, que ceux-ci, qu’il avait vus partir pour Vannes, croyait-il, avaient été en réalité fusillés:
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"Un matin du début de Juin, l'interprète est entré dans notre cellule, il énumère les noms de mes amis qui sortent l'un après l'autre ; c'est le jugement. Ils ne sont pas rentrés de la journée et lorsqu'ils sont revenus vers sept heures, nous avons mangé en silence. Ce soir-là la veillée a été triste. Pour la première fois, nous avons oublié nos projets et nos espoirs et nous arpentions le cachot en soupirant. Aimé avait le cafard, il venait d'avouer avoir eu un revolver dans les mains. Francis a pleuré un peu, il ne voulait à aucun prix être séparé de son frère.
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Peu à peu, les bonnes paroles de Monsieur Mazé rétablirent le calme et je me rappelle encore qu'en souriant, il distribua à chacun sa peine. Il se donnait 10 ans de travaux forcés et gratifiait également [Jean] Martin de 10 ans puis venait Aimé [ Trébuil], [Bertrand] Pérennou et [Roger] Le Cunff avec 5 ans; d'après lui Jean Feuillet et Francis [ Trébuil], qui étaient hors de l'affaire, devaient être déportés en Allemagne comme travailleurs. Et tous attendirent dans cette espérance, sans un moment de défaillance, jusqu'au 9 Juin. Le soir de ce jour l'interprète appelle mes sept amis et leur demande de préparer leurs paquets pour le lendemain à quatre heures : ils vont partir pour Vannes.
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La porte refermée, nous sommes si heureux, que si ce n'est la peur des gardes, nous aurions chanté. Oui, ils étaient heureux, moi aussi j'étais heureux de leur bonheur: c'est dans la souffrance que se forgent les meilleures amitiés. Et comme d'habitude nous avons veillé, nous avons veillé longtemps dans la nuit. Nous avons reparlé de nos projets, de nos familles. Le lendemain 10 Juin, vers cinq heures du matin, la sentinelle vient nous réveiller, il faudra partir dans cinq minutes. Tous levés, nous nous donnons le dernier baiser en répétant plusieurs fois : “A Locminé, à Noël" et ils partirent en deux groupes pour Vannes.
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L'espoir fou de les revoir vivants était bien sûr partagé par leurs proches. Ainsi, Mme Trebuil, dont les deux fils Aimé et Francis avaient été arrêtés le 2 mai 1944 à l’intérieur même de son établissement, dans une salle de danse, qui servait alors de dortoir pour les jeunes filles du Lycée Dupuy de Lôme de Lorient, était à ce point convaincue de leur retour à la libération du pays, qu’apprenant la reddition de la poche de Lorient , elle projetait de faire un bal pour fêter l’événement.
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Jusqu’en avril 1944, la citadelle de Port Louis avait servi de prison pour les soldats allemands. C’est le Général Fahrmbacher commandant du 25e Corps d'Armée ( état major à Pontivy) qui, le 27 avril 1944, donna l’ordre d’incarcérer les résistants dans cette citadelle, comme le montre son instruction suivante portant la mention “Ordre pour effet immédiat":
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"Il est inadmissible qu'il y ait de nombreux terroristes insuffisamment gardés dans les prisons militaires des villes ouvertes de Quimper, Vannes, Saint-Brieuc, etc... En cas d'opération de guerre, ces groupes constituent dans des régions vides de troupes le plus grand danger dans le dos de nos troupes. Du fait des actions encours, les attaques par surprise de terroristes et éléments douteux prennent une telle proportion que les maisons d'arrêt dont on disposait jusqu'à présent, ne suffisent absolument. plus. Les difficultés de transport limitent dans la même proportion les possibilités d'évacuation vers l'arrière.
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En conséquence, j'ordonne l'installation de centres de rassemblement dans le secteur de la 343e Division d'Infanterie à la citadelle de BREST, dans le secteur de la 265e Division d'Infanterie à PORT-LOUIS, dans le secteur de la 275e Division d'Infanterie au Fort de PENTHIÈVRE où devront être logés les terroristes arrêtés au cours des interventions de la troupe, en accord avec le S.D. (Service de Sécurité ou Police Secrète), jusqu'à leur jugement ou leur évacuation. Le régiment de forteresse dirigera sur chacun de ces lieux un détachement de garde comprenant un sous-officier ancien et trois hommes de troupe qualifiés qui compteront à la garnison. En cas de résistance, de fuite, etc... on fera usage des armes sans ménagement.”
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En effet, depuis la fin 1943, nombreuses étaient les actions de “ guérilla” menées par les partisans. Pour avoir combattu sur le front de l’Est, Wilhelm Fahrmbacher avait pu non seulement mesurer la détermination d’un peuple décidé à reconquérir sa liberté, mais surtout s’exercer aux pires méthodes de répression. Aussi lorsque Fahrmbacher s’exclamait devant le général Rommel, qui vint courant avril 1944, inspecter, à la demande d’Hitler, le Mur de l'Atlantique, «les actes de sabotage et les agressions contre les soldats prennent une forme pouvant se comparer avec la situation régnant en Russie: aucun train n'est arrivé à Brest depuis 8 jours et la gendarmerie de campagne et le SD ne sont pas à la hauteur de leur tâche » , il y a peu de doute à nourrir sur la manière dont ce complice conscient des nazis a demandé à “ses” soldats, à ceux lancés dans la traque des partisans comme à ceux chargés de les juger, d’être à la hauteur de leur tâche.
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Nul doute non plus sur le fait qu’il reçût, pour ce faire l’entière, collaboration du général Walter Duvert ( né le 02/10/1893 à Görlitz, mort le 04/02/ 1972 à Düsseldorf),commandant de la 265 Division d’Infanterie-Division du 1er juin 1943 au 28 juillet 1944, dont la carrière était analogue à la sienne: ce dernier avait lui aussi servi au sein de l’armée de terre en Russie, et reçu également la Médaille du Front de l'Est, le 15 août 1942.
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A partir de mai 1944, une section spéciale du Tribunal de la Feldkommandantur est créée à Rennes pour connaître des affaires de résistance. Dans le Morbihan, le Tribunal de la Feldkommandantur qui n'avait plus prononcé de condamnations à mort depuis 1942 en prononce à nouveau dès février 1944 et l'abondance des affaires à juger provoque la création de deux tribunaux spéciaux qui siègent l'un à Port-Louis dès le début de mai, l'autre à Penthièvre quelques jours plus tard. Le Tribunal de Port Louis prononça 69 condamnations à mort. Selon le journal Ouest France, le lieutenant Waldeck, qui avait reçu l'ordre de siéger à ce tribunal qui condamnait les accusés sans les entendre, aurait choisi de se donner la mort.
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Selon l'historien Jean-Claude Catherine : « Les exécutions se passaient vers 5 heures du matin. Le peloton de soldats était aux ordres du sous-lieutenant Hermann FUCHS, 30 ans, qui commandait la compagnie disciplinaire de la citadelle. Celui-ci était sous l’autorité du général Walter DÛVERT qui, en tant que chef de la 265e division d’infanterie basée en Bretagne-Sud, s’impliquait directement dans l’activité de la citadelle, interdisant les échanges de lettres et de colis entre les prisonniers et leurs familles ainsi que la présence d’un aumônier pour assister les fusillés. Les victimes, dont beaucoup avaient les pieds et mains entravés de fil de fer et les yeux bandés, étaient abattues au bord de la fosse et recevaient le coup de grâce d’une rafale de mitraillette.»
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Et le 19 mai 1945, le Général Fahrmbacher, simulant un hoquet de dégoût devant le charnier de Port Louis que l'officier américain le contraignait à regarder, avait osé prétendre qu'il ignorait tout du sort de tous ces résistants, lui qui avait donné l’ordre de les incarcérer dans cette citadelle !!!
Front de Lorient 1944-1945 Le 18 mai 1945, citadelle de Port Louis, Lorient
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Les officiers allemands du Festung de Lorient, général Fahrmbacher en tête, défilent devant la fosse commune du charnier découvert comme à Penthièvre et contenant 69 autres corps de suppliciés de la Résistance
Fournir de la “main d’oeuvre” aux nazis, et lancer ses propres forces répressives, notamment les Groupes Mobiles de Répression ( G.M.R) contre les résistants, voilà ce à quoi renvoyaient les menaces que Pétain lançait à tous les français dans son discours du 28 avril 1944: Français, quiconque parmi vous, fonctionnaire, militaire ou simple citoyen participe aux groupes de résistance, compromet l’avenir du pays. Il est de votre intérêt de garder une attitude correcte et loyale envers les troupes d’occupation Dès son arrivée en Bretagne, le commandant des G.M.R, l'intendant régional de police Tosello-Bancal est prié de se mettre en relation avec le colonel Heinz en place à Locminé pour déterminer les moyens de mise en oeuvre des consignes suivantes:
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remettre immédiatement à la Feldgendarmerie les personnes arrêtées; communiquer immédiatement à la Feldkommandantur les noms des personnes dont les cartes d'identité sont falsifiées ; garder en lieu sûr toute personne arrêtée.
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En mai 1944, le Morbihan dispose à lui seul, pour le maintien de l'ordre, de 3 sections de GMR, 3 pelotons de gendarmerie, 3 équipes d'inspecteurs de la police de sûreté et de 3 équipes da service des Renseignements généraux. Tous sont dirigés sur Gourin, Plouay et Pontivy. De plus, le 20 mai 1944, 160 miliciens arrivent en Bretagne sous les ordres de Di Costanzo, commandant la 2e unité de marche. Or, tant les miliciens que les dirigeants et les membres des Groupes Mobiles de répression dont certains se vantaient de vouloir tuer tous les français qu’ils trouveraient dans les maquis ne pouvaient ignorer les tortures qui attendaient les résistants dans les geôles de Locminé où depuis le 15 avril 1944, à l'école publique de filles, un détachement du SD, antenne de la Gestapo, renforcée de quelques membres de la Bezen Perrot (aux ordres de Célestin Lainé), s’était installé.
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Rappelons la description de la “ prison” de Locminé faite par le Docteur Devau dans son “rapport” publié en octobre 1944 :
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[Trois pièces dans l’école] servaient de cellules. Basses de plafond, aucune des trois pièces ne présente d'ouverture directe (fenêtre ou lucarne) donnant sur l'extérieur. Elles ne reçoivent aucune lumière du jour. Les portes sont très lourdes, épaisses de 30 cm et ferment hermétiquement. L'une des portes fait communiquer deux de ces pièces, les deux autres donnant dans un petit couloir
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Selon le témoignage d’un rescapé recueilli par Charles Floquet, voici comment se déroulait un interrogatoire “ ordinaire”:
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Après la déclaration d'identité, on vous entravait les poignets, vous receviez quelques coups de poing et de cravache sur la figure. On vous mettait un mouchoir dans la bouche, ensuite un bâillon immonde dessus. Ce bâillon traînait sous les pieds. On vous faisait vous accroupir, les mains entravées prenant les genoux, puis on vous passait une barre de fer entre les genoux et les coudes, pour vous empêcher de vous relever. Alors la séance commençait, qui durait un quart d'heure ordinairement. Deux, trois, quatre hommes, armés de matraques en bois ou en caoutchouc, frappaient en cadence la partie du corps qui se présentait le mieux
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Souvenons-nous que la plupart des jeunes gens fusillés à Port Louis ont tout d’abord été torturés à Locminé. Rappelons maintenant ce que nous savons des circonstances de leur engagement dans la résistance et des conditions de leur arrestation.
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Après l’attaque, du maquis de Poulmain, le 10 février 1944, par des géorgiens encadrés par des officiers allemands, attaque au cours de laquelle furent massacrés le jeune HENRIO, âgé de 15 ans, Alphonse BOULER, Emile LE LABOURIER et Georges LESTREHAN, ces deux derniers, attachés à un arbre et torturés à mort, la traque aux maquisards se généralisait. Les rescapés de ce maquis, qui avait été organisé par Maurice Dervieux et Pierre Ferrand de Cohors-Asturies et du Service National Maquis, se repliaient vers Rimaison en Bieuzy Lanvaux.
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Ainsi, le 11 avril 1944, Roger LE CUNFF ( 21 ans) originaire de Pontivy, agent de liaison entre le nouveau maquis en formation et le commandant Muller de L’ORA, était arrêté à Plumelin, alors qu’il s’apprêtait à ravitailler ses camarades notamment en tabac. A ce même groupe“ Service National Maquis” qui avait pour but d’accueillir des réfractaires au S.T.O, de les regrouper, de leur fournir de l’argent et des vêtements appartenait Emile MAZÉ, ( né le 14/12/1894 à Moëlan, célibataire), agrégé de mathématiques.
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Il enseignait au Lycée Dupuy de Lôme à Lorient dans les classes préparatoires aux Grandes Ecoles: Saint-Cyr, Navale, Math Sup. Ses élèves le surnommait “Jésus”, sans doute pour son apparence, mais sûrement aussi pour sa grande générosité. Lorsqu’en 1943, le lycée avait été transféré à Guémené-Sur-Scorff, la salle de danse des époux Trébuil, servant de dortoir pour les pensionnaires filles du lycée, Emile Mazé avait formé autour de lui un groupe de jeunes résistants.
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Or, le 30 avril 1944, sur route de Guéméné à Langoêlan, sept hommes tirent sur une voiture allemande dans laquelle deux passagers sont atteints. La réaction allemande est rapide . Les troupes cantonnées à Guéméné encerclent le lendemain le maquis de Plouray-Mellionnec où se trouvent 34 hommes dont seulement 8 armés. Si, le 2 mai, les maquisards parviennent à se dégager, à l'exception de Jacques TACK qui est arrêté à Paule et fusillé sur place, ce même 2 mai vers 6 h 30 du matin, à Guéméné les Allemands cernent les maisons où demeurent les hommes qu'ils recherchent, étant probablement renseignés par une de leurs amies dont les résistants ont brûlé la voiture.
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Beaucoup de jeunes échappent à l'arrestation en s'allongeant sur les toits et parviendront à se replier sur le camp de Vence en Mellionnec. En revanche, pour s'être découvert trop tôt, Jean MARTIN, membre de l'Armée secrète, est arrêté. Le même sort attend ses trois camarades, Jean FEUILLET et les frères TRÉBUIL. Ces derniers, tous deux étudiants, à Rennes l’un à l’université, l'autre au lycée Louis Le Grand, ne sont là que pour quelques jours. Ils se sont cachés sous les lits du dortoir des filles, mais les Allemands, qui fouillent la maison, menacent de fusiller leur père. Leur soeur affolée pousse un grand cri: ils se rendent. Sont arrêtés également Georges POULHALEC ( 20 ans) Gabriel LE GOFF ( 20 ans) Pierre ROYANT ( 19 ans) Bertrand PERENNOU ( 22 ans) Pierre HERVE ( 40 ans)et André MAUVAISE ( 25 ans).
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Quant à Emile Mazé, parti dans sa famille à Douarnenez, il est arrêté, le 4 mai, dans la chambre qu’il occupe à l'hôtel des Voyageurs. Selon certains membres de son groupe, bien qu’informé des événements de la nuit du 2 mai 1944 au cours de laquelle quatre de ses élèves avaient été interpellés, il aurai tenu à partager le sort de ceux qui l’avaient suivi dans la résistance, jugeant sa responsabilité supérieure, espérant aussi que son arrestation, comme chef local du Groupe National Maquis, atténuerait les peines infligées aux jeunes gens.
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Tous ces résistants seront d’abord détenus et torturés à Locminé puis transférés à Port Louis pour être fusillés le 10 juin 1944, sort que connurent également Louis MAUBE ( 23 ans) Jérôme FRABOULET ( 25 ans) Mathurin GUILLO ( 22 ans) Rémy HOUARNO ( 20 ans) originaires de CLEGUEREC, arrêtés le 30 avril 1944 .
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Voici comment Théodore Le Dortz, détenu avec eux à la citadelle de Port-Louis , décrivaient leurs conditions de vie:
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Sans doute voudriez-vous savoir comment se faisaient les entrées à la Citadelle? C'était horrible. Une soixantaine de soldats s'alignaient sur deux rangs depuis le portail du jardinet jusqu'à l'entrée des cellules. Les prisonniers passaient entre ces brutes qui leur donnaient chacun un coup de crosse de fusil. J'ai vu une de ces brutes casser sa crosse de fusil sur la tête d'un camarade. Puis après avoir reçu encore une bonne correction dans le cachot, ils restaient là une journée et quelquefois plus sans manger.Les patriotes blessés dans les combats ne recevaient aucun soin et ils restaient plusieurs semaines avec des balles dans les mains et dans les cuisses.
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La nourriture ne s'est jamais améliorée .....Combien de fois nous avons reçu du pain immangeable, un morceau de moisissure plutôt, qui nous collait aux mains. Nous mourrions de faim, si bien que lorsque nous sortions pour la corvée d'eau, nous remplissions nos poches de pelures de pommes de terre que nous trouvions sur un tas d'ordures ; mais les Allemands s'en étant aperçu, choisissaient pour cette corvée ceux qui n'avaient rien à se reprocher et nous, les terroristes comme ils nous appelaient, nous étions contraints de chercher les grains dans la paille.
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De temps en temps aussi, les gardiens rentraient dans les cachots, ils voulaient notre argent, tous nous étions fouillés. Malheur à celui qui ne voulait pas le remettre, il était impitoyablement bourré de coups de crosses et de coups de cravaches. Lors d'une de ces opérations, nous avons aperçu le plus mauvais de nos gardiens sortir d'une cellule avec un portefeuille qu'il a caché plus tard dans le jardinet. Combien de fois avons-nous aussi entendu nos camarades des autres cellules crier, hurler plutôt pendant plusieurs heures sous les coups de ces sauvages. Nous, dans les cellules à côté, nous serrions les poings en attendant notre tour de correction. C'était long, c'était atroce.....Je dois vous dire que la matraque qui servait aux soldats à Port-Louis était un tuyau de caoutchouc d'une cinquantaine de centimètres enroulé de fils de fer barbelés.
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Dans la même période, les rafles allaient aussi frapper les groupes de F.T.P.
-------------------------------------------------------------Dans la nuit du 4 au 5 avril André ROUILLE ( 22 ans) Alphonse AUDO ( 23 ans) Marcel GAINCHE , originaires de Naizin, membres des F.T.P recrutés par Léon LAMOUR courant 1943, ont participé à une action de sabotage contre un observatoire de Silfiac. Le 13 avril 1944, ils sont arrêtés à Cléguérec avec six autres maquisards du « groupe Bara» alors qu’ils se rendaient de Kerfourn à Naizin auprès de l’état major du Comité Militaire Régional des FTP.
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Informés de cette arrestation , et présumant que leurs camarades allaient être transportés à la prison de Pontivy, Jean KESLER alias Commandant « Jim »( né à Hennebont le 04/10/1921) et Maurice DEVILLERS alias Commandant« Michel », tous deux membres du Comité Militaire Régional depuis octobre 1943, décidaient d’organiser rapidement une embuscade dans les virages de Silfiac pour arrêter tous les véhicules ennemis qui se dirigeraient vers le Nord.Entre 13 et 14 h, les F.T.P. attaquent trois camions. L’intensité du combat conduit les F.T.P à appeler à la rescousse l'Armée secrète dirigée dans le secteur par le gendarme Miles, passé depuis huit jours dans le maquis. Celui-ci n’hésite pas à faire aller chercher des armes cachées dans un caveau au cimetière de Moustoir-Ac et les hommes disponibles de la compagnie de Locminé se portent à l’aide des F.T.P. Au cours de l'engagement, un soldat allemand est blessé et la Résistance Morbihannaise fait ses premiers prisonniers. L'un d'eux est tchèque, il est relâché, l'autre est emmené par les F.T.P. qui défilent en armes dans Pluméliau avant de se disperser.
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Toutefois, bien que les F.T.P. ne soient pas parvenus à délivrer leurs camarades, les allemands savent maintenant que les mouvements de résistance ne sont pas des groupuscules isolés, mais qu’ils peuvent engager des actions d'une certaine envergure et trouver au besoin des renforts dans la population des alentours. Aussi est-il décidé de multiplier les patrouilles constituées principalement de troupes de cavaliers, les russes de l'armée de Vlassov, et d’envoyer des troupes cantonner à Naizin. Aussi, dès le 14 avril 1944, Jean Kesler alias « Jim » et Maurice Devillers alias « Michel» estiment-ils préférable de quitter Naizin et de déplacer armes, munitions, dynamite et archives du côté de Locmaria en Quistinic. Vers dix heures, ce jour là, au cours du deuxième voyage, à proximité de la digue de retenue de l'étang de la Boulaye en Pluméliau, leur traction avant Citroën se trouve, à un détour de la route en présence de soldats allemands qui, en colonne par un, cheminent dans les fossés de chaque côté de la chaussée. Le combat ne dure qu'un instant: tenant le volant d'une main, son revolver de l'autre, « Jim » tire à gauche tandis que « Michel» décharge sa mitraillette à droite. Leur voiture avec leurs corps criblés de balles va tomber dans le fossé. L'enterrement des deux hommes qui rassemblent à Plumeliau plus d'un millier de personnes renforce la détermination répressive des nazis, ce d'autant plus que le 15 avril, deux soldats allemands en poste sur un mirador dans le bois de Loge-Picot en Quistinic sont abattus.
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Ce même 15 avril deux motocyclistes sont attaqués sur la route de Bubry à Melrand. Le 25 avril 1944, à Inguiniel, les Allemands découvrent les cadavres de deux Waffen S.S. dans un champ, près de la route de Guéméné, à environ 3 km du bourg. Ce même 25 avril une rafle dans le bourg de Silfiac conduit à l’arrestation de cinq hommes dont Yves BOGARD ( 19 ans) Paul LE BOURLAY ( 24 ans), fusillés à Port-Louis. Le 27 avril 1944, une rafle, à Pluméliau et Moustoir-Remungol cette fois, se solde encore par de nombreuses arrestations. La plupart ne seront pas maintenues mais Mathurin LE TUTOUR, alias Lieutenant Victor ( 20 ans) qui vient d'entrer au Comité Militaire Régional des F.T.P, Eugène MORVAN( 22 ans), de Pluméliau, ainsi que le commandant de la compagnie Poulmarch, Henri DONIAS alias Capitaine Georges ( 22 ans)de Moustoir-Remungol, sont arrêtés.
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Voici comment notre ami Léon QUILLERE (Ami Entends-tu N° 127 ) interpellé avec ses camarades ce jour là se souvient de ces jours tragiques:
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Ce 27 Avril, le bourg est cerné. Dès cinq heures du matin, les S.S avaient fouillé toutes les maisons pour trouver les hommes qui y habitaient. Puis, lorsque le nombre atteignait 8 -10, les soldats, mitraillette en main, les guidaient à l'école des soeurs, route de Remungol où nous étions parqués dans la cour, des hommes seulement,nous étions cent cinquante, peut-être deux cent.
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Il y avait des jeunes de 16 à 22 ans. Ils s'appelaient Eugène - Henri - Mathurin - André - Jean et Louis. Il y avait aussi le recteur Joachim Dréanic. Il y avait aussi le directeur de l'école publique Monsieur Joseph Ropert, grand blessé de la guerre 14/18 et d'autres jeunes et moins jeunes..... Puis, encadré par quatre officiers et sous-officiers, arrive Henri DONIAS le chef de notre Compagnie POULMARCH, nom d'un des fusillés de Châteaubriant, les mains menottées dans le dos. Il a été arrêté chez ses parents à Moustoir Remungol. Il est en veste et culotte de cheval-bas-sabots de bois. Parmi nous c'est l'effondrement. Arrive ensuite, Mathurin LE TUTOUR, il vient d'être nommé adjoint au responsable départemental aux effectifs, il a 20 ans.
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[Alors commence un appel dans la cour par un S.S.] qui cherche plus particulièrement : ONNO - CULAUD - DORÉ - GALLIC - LE TOUZE - DIT GASTON-CRAVIER - JEGADO - HEMON ...tous membres du groupe F.T.P.,[dénoncés sans aucun doute].Vers les 14 heures, sans boire ni manger, c'est le départ en camionnette pour les suspects, dans un camion rouge à bestiaux pour les autres, direction Locminé, siège du S.D. Gestapo. Arrivé à la hauteur de Keranevet d'où on voit le beau clocher de Pluméliau, Eugène MORVAN aura cette parole rapportée par Monsieur ROPERT "Je me demande combien d'entre nous le reverrons".
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Le 28 avril, les ratissages s'étendent à la forêt de Lanouée, une dizaine de jeunes gens sont encore arrêtés, qui s'évaderont plus tard de Groix ou seront libérés à Vannes par l'arrivée des Américains. Seul Jean COMMUN, originaire de Paris, après avoir été interné à Locminé et à Penthièvre, sera fusillé à Port-Louis vraisemblablement le 19 mai comme ses camarades Eugène MORVAN,
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Mathurin LE TUTOUR et Henri DONIAS. Originaires eux aussi de Pluméliau , Roger (24 ans) et Joseph JUSTUM ( 20 ans) sont arrêtés le 8 juin 1944 à Kerdrean et “ disparaissent”: leurs corps seront découverts dans une des fosses sous le stand de tir.
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Le 1er mai 1944, à Lanvenegen des manifestants portant des drapeaux rouges et des drapeaux tricolores défilent dans le bourg et dans les villages alentour en chantant L'hymne national et l'International. Les 6 et 7 mai, une rafle à Noyal-Pontivy entraîne l'arrestation de Jean LE MOULEC( 18 ans) Joseph LE CORRE ( 20 ans) Noël COGET ( 19 ans) Michel COGET ( 22 ans) Pierre BARON ( 21 ans) (réfugié de Groix) F.T.P. de la « compagnie Lamy ». Ce dernier jeune homme, de la classe 43, avait décidé de quitter son île natale pour échapper au STO. Une fois sur le continent, pour ne pas mettre sa famille en danger, il ne donna pas son adresse à sa famille.
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Sa soeur Christiane apprend toutefois qu’il résiderait dans le bourg de Noyal -Pontivy, où il avait été hébergé par ses amis les frères Coget. Elle vient voir son frère mais quand elle arrive, ce 7 mai dans le bourg, c’est pour le voir passer devant elle, escorté par des allemands en arme. Fin juillet 1944, les parents du jeune homme recevaient une lettre de la Mère Supérieure du couvent de Kermaria pour leur demander de venir chercher du linge appartenant à leur fils.
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Quand cette personne remet le linge à une cousine de Pierre, elle l’informe qu’elle pense que ce dernier est détenu dans la prison de Locminé. C’est par l’intermédiaire d’un ouvrier de l’arsenal que la famille apprendra l’incarcération dans la citadelle de Port Louis du jeune homme. Quand deux de ses cousines veulent lui rendre visite, elles sont repoussées par la sentinelle de la guérite, aux cris de “ Raus, terrorist”. C’est seulement en mai 1945, que les époux BARON apprendront la mort de leur fils: ils ne pourront reconnaître leur corps de leur enfant que grâce à quelques uns de ses vêtements.
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Le 8 mai, les Allemands procèdent à une rafle à Lanvenegen, qui aboutira dans les semaines suivantes aux arrestations, manifestement ciblées, de Fernand EVENNOU ( 22 ans), Jean LE MESTE, (19 ans), Georges LE MOËNE, (22 ans) Louis MAHOT, (22 ans), André MAUVAISE, (25 ans) , Jean MORLEC, (34 ans), Lucien PERRON, (18 ans), Georges POULHALEC, (20 ans), Joseph RIOU, (21 ans). Les autres groupes de maquisards cherchent à s’éloigner du secteur. Ainsi, le groupe de FTP de Scaër quitte la forêt de Coat-Loc'h pour s'installer à la ferme Lopers en Querrien. Dans la nuit du 8 au 9 mai, les maquisards se déplacent à nouveau mais ils sont repérés à la sortie du bois de Carros-Combout.
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Lors de la traversée de la route de Quimperlé, les Allemands ouvrent le feu. Trois maquisards Jean LE GUIFF ( 36 ans), sous lieutenant dans le bataillon LOUIS D’OR, André KERMABON et Jean HASCOATsont arrêtés et incarcérés à Port-Louis, fusillés vraisemblablement le 10 juin 1944 comme Jean CORE ( 20 ans) et Jean LE COZ originaires de Scaër.
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Le 21 mai à 4 h 30, le village de Kerbregenne en Plumelin est cerné par les Allemands. Quatre des F.T.P. du « groupe Casanova», groupe qui cantonne depuis une quinzaine de jours sous une bâche de ferme dans un bois voisin, sont couchés dans le grenier de Mme Offredo, femme de prisonnier de guerre. En effet, le chef de groupe, Léon LAUNAY ( 23 ans), étant tombé de bicyclette, n'a pu marcher jusqu'au bois, la veille au soir, et ces trois camarades Henri GAILLARD (21 ans) Gabriel LE GOFF et Ange HOREL tous trois de Pontivy ont voulu rester avec lui. Les Allemands fouillent la ferme et les découvrent. Ange Horel, qui veut se défendre, est abattu sur place. Léon Launay, Henri Gaillard et Gabriel Le Goff sont arrêtés ainsi que la fermière et sa servante . Un cinquième, Adrien GOUZERH, blessé hors de la ferme, mourra six mois plus tard à l'hôpital d'Auray. Les trois autres jeunes gens incarcérés à Port Louis, condamnés à mort pour sabotage de voies ferrées, seront fusillés , vraisemblablement le 10 juin 1944. La fermière, condamnée à seize mois de prison, sera déportée. La servante sera emprisonnée à Groix et libérée le 17 novembre 1944.
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Dans la nuit du 22 au 23 mai, à 3 heures du matin, les allemands interviennent au bourg de Querrien et au village de Kemone. Les hommes sont rassemblés à l'école Saint-Joseph et, pour certains d'entre eux, à la prison du Bel-Air à Quimperlé. Parmi eux, François HENRIOT ( 24 ans), René LE DUIGOU ( 22 ans) et François LE GALLIC ( 22 ans). Le 29 mai, lundi de la pentecôte, lors de la traditionnelle fête à Sainte Anne des Bois en Berné, les allemands arrêtent de nombreux jeune gens dont Joseph LE SOLLIEC (21 ans). Relâché quelques jours plus tard, Joseph est à nouveau arrêté chez lui, incarcéré à Quimperlé puis fusillé à Port Louis vraisemblablement le même jour que Joseph LAVOLÉ (27ans), originaire, lui aussi de Meslan.
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Début juin, Joseph COTONEC, né le 01.07.1925, Raymond HELLO, né le 05.05.1923, Joseph LE GLOANNEC né le 17.06.1922, François VALY, né le 21.11.1920, jeunes maquisards domiciliés à Plouay, étaient revenus dormir chez eux, après avoir passé la nuit à un bal de noces.
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Les allemands, manifestement informés de leur retour sur Plouay, cernaient les maisons vers 5 heures du matin et y surprenaient les jeunes gens. Ceux-ci étaient conduits à l’école Sainte Anne de Guémené où ils étaient torturés. Le 8 juin 1944, une rafle était organisée à Plouay. Les hommes arrêtés étaient massés sur la place de l’Eglise. Outre les camions de soldats, un fourgon cellulaire était stationné sur la place. A l’intérieur, devant une lucarne, les hommes arrêtés aperçurent Raymond Hello, le visage défiguré par les coups reçus. A chaque fois qu’un homme arrêté passait devant le fourgon, les soldats qui entouraient Raymond, lui demandaient s’il connaissait celui-ci, à chaque fois Raymond répondait non. Les corps des quatre jeunes maquisards retrouvés dans les fosses de Port Louis, ne furent reconnus par leurs parents qu’aux lambeaux de vêtements accrochés aux cadavres.
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Le 9 juin 1944, les allemands encerclent le camp de Kerfur, entre Berné et Priziac. Pierre ROYANT, originaire de Lorient, qui était réfugié à Guiscriff et avait rejoint, la veille, le camp des maquisards, est capturé. Son corps sera découvert parmi les 69 victimes, comme ceux de Jean NIVOIX, originaire de Saint Thuriau (20 ans), Albert LESCOAT (23 ans) Jean LE TREQUESSER (28 ans), Pierre MORVAN, originaires de Guiscriff, Alexandre LE CHENADEC ( 21 ans), originaire d’Hennebont, Louis LE BAIL( 20 ans) originaire de Gouarec, Yves LE JAN ( 21 ans), et François MAHE originaires de Quimperlé, jeunes résistants dont nous ignorons dans quelles circonstances ils ont été arrêtés.
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Le procès :
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D’abord instruite à partir de 1948 par le tribunal militaire français de Rennes, l’affaire de Port-Louis est transférée à celui de Paris. Le 9 février 1951, soit près de six ans après la découverte des faits, un jugement définitif est rendu qui plonge les familles dans l’amertume. La qualification « crime de guerre » n’est pas retenue et les peines sont modérées : le lieutenant Fuchs, chef du peloton d’exécution, est condamné à deux ans d’emprisonnement mais n’effectue pas sa peine car il bénéficie de la loi d’amnistie du 16 août 1947, tandis qu’un autre lieutenant, qui a procédé à des interrogatoires, se voit acquitté et qu’un adjudant, poursuivi pour coups et blessures volontaires, est condamné à cinq ans par contumace (il s’est évadé en mai 1948).Les généraux Farhmbacher et Düvert ont également échappé à une sanction à la mesure de leur responsabilité. Si Wilhelm Fahrmbacher, remis par les américains aux autorités françaises après la reddition de la poche de Lorient a été emprisonné jusqu’en 1950, Duvert, dont pourtant un rapport d’enquête du 17 novembre 1947 des policiers français avait montré « le rôle clé » dans la mise en oeuvre des exécutions sommaires, indépendamment de tout jugement, a réussi à échapper aux policiers français, et a vécu en Allemagne jusqu’à sa mort, sous sa véritable identité.
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Le juge qui voulait l’entendre a dû se contenter d’une déclaration écrite transmise par la justice allemande, dans laquelle ce criminel n’hésitait pas à prétendre que “ comme soldat membre de la Wehrmacht”, il avait gardé “ le blason de son armée immaculé “.
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Quant à nous, nous qui vivons en paix grâce aux combats de tous ces patriotes, n’oublions pas ce que nous leur devons. Efforçons- nous à tout le moins de nous montrer dignes de l’héritage moral transmis par tous ces combattants qui nous ont permis de revivre en République dans une société où les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité fondent le pacte social .
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Katherine LE PORT
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Les mentions [ ] sont de la rédaction, les indications sur les noms, âges, actions, lieux d’arrestation, les éléments d’analyse ont été relevés JOURS D’EPREUVE DANS LE MORBIHAN ( édition octobre 1944): Docteur Devau LE MORBIHAN EN GUERRE ( édition de 1978): Roger Leroux 1939-1945 en CENTRE BRETAGNE Tome 3:
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Association Mémoire
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LOCMINÉ AU COURS DES SIÈCLES: Charles Floquet
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LES MAQUISARDS CHEZ NOUS EN 1944: René Le Guenic LES CRIMES DE LA WEHRMACHT : Wolfram Wette
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Post Scriptum, Si vous avez des précisions à apporter sur les prénoms, âge, métier des patriotes mentionnés
dans cet article, nous vous saurions gré de nous les transmettre. Si vous relevez des erreurs et inexactitudes accordez-nous votre indulgence mais n’hésitez à nous adresser vos corrections:
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Borgnis DESBORDES
documents historique « intemporel »
LE 7 MAI 1945 à ETEL
La signature officielle de le reddition allemande a eu lieu le 7 mai 1945 à 20 heures au Café Breton à ETEL, après différents contacts entre belligérants.
Les trois signataires furent :
- — le colonel allemand BORST, représentant le général allemand FAHRMBACHER ;
- — le colonel KEATING, représentant le général américain CRAMER
- — le colonel JOPPÉ, représentant le général BORGNIS-DESBORDES, commandant la 19 éme D.I
ORDRE DU JOUR N° 11 DU GÉNÉRAL BORGNIS DESBORDES
en date du 8 MAI 1945
Hier, 7 Mai, à 20 heures, à ETEL, en présence du colonel KEATING, clef d’Etat-Major du général commandant la 66 ème D.I.U.S et du colonel JOPPÉ, commandant L’I.D 19, représentant le général commandant la 19 ème D.I, le colonel allemand BORST a signé la capitulation sans condition des forces allemandes occupant la POCHE DE LORIENT, la presqu'île de QUIBERON et les îles de GROIX et de BELLE ILE .
Aujourd'hui, 8 mai, jour de fête de Jeanne d'Are, coïncidence magnifique, les hostilités ont cessé sur le front de LORIENT à 0 heure I minute.
C’est la marque tangible de votre part dans la Victoire de la France, dans la grande Victoire de tous les Alliés.
Après vos luttes terribles du maquis qui ont permis de chasser l'ennemi de la presque totalité de la Bretagne;
Après la dure période de l'automne et de l'hiver où, par un climat rigoureux, avec un habillement insuffisant, un armement disparate et mal approvisionnés en munitions, vous avez
fait face avec vigueur aux moyens supérieurs de l'ennemi ;
Après la période meilleure où, mieux équipés et mieux armés, vous avez pris l'ascendant sur l'ennemi, le dominant par vos patrouilles incessantes dans le no man's land, avançant par endroits vos positions, lui faisant presque chaque jour des prisonniers de plus en plus nombreux , vous avez aujourd'hui la considération de toutes vos peines et de tous vos efforts
VOUS ETES VAINQUEURS
Vous adresserez une pensée à ceux de vos camarades qui sont morts en combattant à vos côtés
Et puis vous vous tournerez vers l'avenir.
Vous serez dignes de votre Victoire.
Vous serez assez fiers pour écarter de vous toutes vengeances mesquines. Vous resterez
disciplinés et vous ferez honneur à la France.
Le général Borgnis-Desbordes
commandant les F.F.M.B. et la 19 ème D.I